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EDITORIAL POLITIQUE
PAR  DR MOHAMED BEN ABDALLAH


TUNISIE :   BILAN ECONOMIQUE,  POLITIQUE  & SOCIAL DE   DIX-HUIT   MOIS DE GOUVERNANCE … 


PROLOGUE



«  Le  pouvoir est désormais issu  des urnes aura  fort à faire pour réformer l’Etat et l’économie, assurer  Le progrès social et surtout  venir  à bout de la violence terroriste. Encore faudra-t-il      dénicher la perle rare  qui  redresse  la barre  d’un navire  qui tangue  depuis  dis-huit mois !


Le 1er janvier  2015, les Tunisiennes  et Tunisiens  ont mis fin  à  trois ans  de tergiversations  chaotiques des  Islamistes  d’Ennahda, alliés  à Moncef  Marzouki  et Mustapha  Ben Jaâfar , du parti  social-démocrate  tunisien  .  Cette  période chaotique mérite  d’être enseignée  dans les  écoles  de journalisme  et  d’administration publique  pour ne plus  reproduire  ce modèle   de gouvernance  . 


Elu  avec une confortable  majorité, le  nouveau Président, M. Béji Caïd  Essebsi, ne suscita  pas  un grand enthousiasme  chez les jeunes,  les intellectuels  et surtout la gauche de la gauche  qui voyaient pointer   les futurs  trahisons  et cacophonies ourdies par son  propre camp en l’occurrence  «  Nidâ  Tounès  «   ( Appel  de Tunisie )  en français .   Il s’agit   d’un  mélange  hétéroclite  résiduel  d’anciens adhérents  du RCD (Rassemblement  pour la République ( , parti de l’ancien  chef d’Etat  Zine El  Abidine Ben Ali, dégagé  sans  ménagement  par la  Révolution Populaire   Tunisienne  , dite  « la Révolution  du Jasmin «  par  les occidentaux .  Une révolution  trahie par   des opportunistes  qui  roulent  pour n’importe qui, pourvu  qu’il  ait un  os à ronger (bakchich ou poste dans l’administration  publique )  .   


Au  lieu  de trouver  une personnalité  forte, intègre   et surtout  compétente, le parlement  élu  tunisien  jeta  son dévolu sur une  personnalité, le moins qu’on  puisse  dire compromise  et  compromettante en la personne  de  M. Habib Essid, ingénieur  agronome de son état, ancien secrétaire  d’Etat à l’écologie  de Ben Ali, , puis  secrétaire d’Etat à la sécurité  intérieure,  toujours  sous  Ben Ali .  La révolution  est arrivée, il se plaça  sous l’égide  des islamistes  comme  expert  au ministère de l’intérieur, navigant  dans toutes les eaux  troubles de la République … 


Pilier  de l’intermède   du début de la révolution il  se plaça  dans le premier  gouvernement  de Béji, Caïd Essebsi  qui    n’a  pas   oublié   ses anciens amis et mentors  qui lui  avaient mis le pied  à l’étrier .  Au fil des  ans, notre ami Essid, est  devenu le joker incontournable   de la sécurité  nationale,  y compris  toutes les  turpitudes qui s’y rapportent .  


 En effet, pendant  la gouvernance  de l’éphémère premier  ministre  Mehdi  Jomâa ,  alias  « le cheval   de   Caligula «  *, il devint   l’incontournable  « docteur  ès  sécurité «  avec les errances  qu’on connaît  , entre autres  deux assassinats  politiques  en 2013  de feu  Me Chokri Belaïd, connu pour son franc parlé  et  sa farouche  opposition  aux  islamistes en tout genre ,  au mois de février,  suivi par l’assassinat   du  député  de gauche, feu Mohamed Brahmi , assassiné le 25 juillet  2013, jour  de la célébration  de la République Tunisienne . 

 


Ce lourd  passé de M. Essid,  en dit long  sur ses turpitudes  et  ses compromissions  multiples.  La question  qui  se pose : Comment Habib  Essid est devenu notre « inoxydable  à nous «  ?  Qui   sont ses appuis au parlement tunisien ?  Où  aboutissent  les ramifications  de sa toile  d’araignée ?  Et  enfin  qui dirige  le pays ?  Puisque M. Essid n’a  ni les compétences requises  , ni  le charisme  nécessaire   pour  diriger  un gouvernement ?  Cherchez  l’erreur !


Mère  des  principaux  soulèvements  avaient bouleversé le  monde arabe, depuis  2011, la Tunisie  peut  se targuer d’être le seul pays à avoir poursuivi, sans trop de péripéties , un  processus  d’ouverture politique  qui reste à  ce jour, sujet  à caution, mais inédit  dans la région . 


En effet, les élections législatives  et présidentielles, fin 2014 ont parachevé, dans l’esprit de compromis , une étape de  la transition  qui s’est caractérisée par l’adoption  de  laborieux   progrès , dont  une nouvelle constitution en janvier 2014 .


 En effet, la phase qui  succéda   était  , en  apparence moins périlleuse, mais  plus complexe.   Son échec  risquerait de compromettre, à long terme, l’avenir de la Tunisie. De fait, le pouvoir  issu  des dernières élections et incarné par le Président Béji  Caïd Essebsi  , ainsi que par  un gouvernement dit  « d’union  nationale « dirigé  par Habib Essid, homme multicartes et multi-appartenances .


Une  sorte d’inoxydable  tunisien  qui rivalise  avec, l’ancien Président du Conseil italien, feu  Andreotti.  Un gouvernement  confronté  à des tensions  internes : deux  formations antagonistes  qui se partagent  le pouvoir, en l’occurrence , le parti islamiste «  Ennahda »  et deux  sections  antagonistes  de  « Nidâ Tounès «  , appel de  la Tunisie qui ne manquent jamais une occasion  pour étaler leurs divergences .  A cause   de cet antagonisme  interne, le parti  du Président Essebsi  avait  perdu  sa majorité  au parlement. Cédant  ainsi  la première place   aux islamistes d’Ennahda qui totalisent  69 sièges,  Appel  de la Tunisie, une cinquantaine et une quarantaine de sièges  réparties entre les  scissionnistes , Afeck Tounès ,  les libéraux du Club  africain .  La gauche progressiste  a éclaté  en trois  morceaux (…)  Il s’agit  d’une  situation  ubuesque  que seuls  les Tunisiens  sont capables  à  assumer .   Les Tunisiennes et Tunisiens  ont voté  pour rien en 2014.  Aucune majorité, aucune ligne politique lisible,  et aucune ossature  à un mollusque  nommé « vie  politique  tunisienne ». 


Cependant, ce  gouvernement devrait  relever  au moins trois défis pour qu’il soit  crédible, à savoir  la résolution de l’un conditionnant  les deux autres.  Le premier objectif des autorités, dont la réalisation  s’inscrit dans la durée, est la réforme  et la modernisation de l’Etat et de l’économie, ainsi que le développement social.  


Aux  retards pris dans ces domaines par la Tunisie, et qui remonte  souvent  aux lendemains de l’indépendance en 1956, vient  de greffer un défi  immédiat : celui d’une violence  terroriste  que l’Etat peine à éradiquer.  Enfin, le pouvoir doit prendre  garde à ne  pas laisser  se développer  des fractures culturelles, identitaires et régionales, auparavant  sous-jacentes mais révélées  par les bouleversements politiques  de ces dernières années. 


En effet,  élections parlementaires d’octobre 2014 avaient abouti  à la formation d’un gouvernement d’alternance, cohabitation  plutôt que coalition.  Ce scrutin  avait consacré une forme de bipolarisation  boiteuse de la vie politique  autour de deux  grandes  formations politiques  rivales  en l’occurrence : Nidâ Tounès  avec  ses deux  sections  rivales  de M. Béji Caïd  Essebsi, Président de la République , agrégat  hétérogène de différents  courants défendant l’orientation sécuritaire de  l’Etat, qui  s’est scindée  en deux courants rivaux , d’une part  et le  mouvement  Ennahda , principal parti islamiste inféodé   la congrégation  des « Frères  musulmans «  qui  a perdu  sa majorité  relative  qu’il détenait dans la précédente majorité .  Aujourd’hui, après  la scission   d’une  partie de  Nidâ Tounès, il est  redevenu le premier parti  politique, en nombre  de sièges.  C’est le coup  de   pied de l’âne  que Nidâ Tounès  n’a pas  vu  venir !

 

L’AMPLEUR DE LA TÂCHE REQUIERT  UN SENS DE L’ETAT, UN ESPRIT VISIONNAIRE & UNE RIGUEUR QUI FONT  ENCORE DEFAUT  DANS LES MILIEUX DIRIGEANTS TUNISIENS !


La décision conjointe  de Nidâ  Tounès   et d’Ennahda , contesté cependant par la base militante respective, de trouver un compromis  permettant aux « perdants « de participer au gouvernement  et à  l’action  gouvernementale   avait  répondu  à des choix tactiques ;  elles  ne constituent pas  pour autant un rapprochement  idéologique . 


En effet, Béji  Caïd Essebsi, qui ne  dispose plus  d’une majorité  , souhaite, en associant son rival islamiste, neutraliser  ce dernier qui bénéficie  encore d’un soutien  plus que conséquent dans l’opinion  et d’un pouvoir de nuisance incontestable . Maintenant que, Essebsi, n’a  plus  de majorité  , il subit  le diktat  d’Ennahda en silence , car ses prérogatives  de Président de la République  ne lui  permettent pas  d’imposer à son rival quoi que ce soit . 


Certes, en tant que Président de la République, il  peut  dissoudre  l’Assemblée  nationale  et appeler  à des élections législatives  pour clarifier  la situation  et répondre  aux souhaits  d’une grande partie de la  gauche, la société civile  et les déçus  de l’action de Habib Essid,  mais  à quel fin ?  Si  les Tunisiens voteront  demain, c’est  Ennahda  et ses tentacules islamistes  qui gagneront  les élections. 


Conscient  de son impuissance, le vieux  routard  de la politique tunisienne, Béji  Caïd Essebsi,  laissera  pourrir  la situation  et ne manquera pas une occasion  pour décrédibiliser  ses  adversaires : la gauche, la société civile  et  Ennahda , en attendant  le moment propice  pour se débarrasser  de  ce cataplasme  de premier sinistré    qui  fait  l’unanimité  contre  son action gouvernemental . 


Ennahda, de son côté, se trouve confronté à un impératif de survie  existentielle dans un contexte national  et régional défavorable à l’islamisme politique dont se réclame  cette formation.  Ce qui a conduit le parti, en attendant des lendemains  qui chantent, à jouer les « insiders «  dans  le gouvernement plutôt  que les opposants systématiques.   Le résultat avait donné  une équipe gouvernementale disparate , où  cohabitent des représentants  du parti  vainqueur et des alliés   d’Afeck  Tounès ( Perspectives tunisiennes ) et de  l’Union  patriotique libre (UPL), auprès de personnalités indépendantes , ces dernières   avaient accaparé le gouvernement dit  «  Essid II » .  Ils  se sont attribués les portefeuilles  régaliens  et sensible ( Intérieur, Justice, Défense, Affaires étrangères  ), en revanche  la  participation  d’Ennahda  est restée  symbolique , puisqu’un  seul poste  ministériel lui avait été  attribué : l’emploi et  la formation  professionnelle .  Il s’agit  d’une pantalonnade   de première , puisque  ce gouvernement  a  ignoré  superbement  le  Front  populaire Tunisien , qui  totalisait  quinze  sièges  sur 217 et 4e  , à un seul   siège , celui  du propriétaire  du Club  Africain,  un Tunisien qui a  vécu en Libye et proche  de la famille Kadhafi , fortuné comme Crésus , il  voulait  acheter  la Tunisie  (…)  sic ! 


Quant  à  la  politique  des  réformes  en profondeur  visant à affirmer  l’Etat  de droit , ancrer  la démocratie  et  assurer le développement   économique  et le progrès  social en Tunisie aurait  dû  passer  pour   un préalable : la restauration  de l’Etat   dans les prérogatives régaliennes , notamment  au plan  sécuritaire , sans revenir aux pratiques autoritaires  et prédatrices  antérieurs à la révolution de 2011 et l’établissement  d’une relation  de confiance –faible sinon  inexistante  jusqu’alors – entre l’Etat  et les citoyens .  A ce titre, la présence à la tête de l’Etat d’une personnalité charismatique et expérimenté comme Béji  Caïd Essebsi, n’est pas  une garantie  suffisante. D’autant que la  Constitution  de la  deuxième  République (adoptée  en  janvier  2014*)  a  en partie  équilibré le pouvoir  en faveur  du parlement devant lequel le gouvernement est désormais  responsable .



INEXPERIENCES  REGALIENNES



De même , si la désignation de personnalités  au profil  technocratique , non partisan , à la tête des ministères régaliens  grandit leur indispensable neutralité , elle  a des effets limités lorsque  les titulaires n’ont pas nécessairement  les compétences requises .  L’exemple de la réforme tentaculaire  du ministère de l’Intérieur , condition  sine qua none  au rétablissement de la sécurité  dans le respect  des libertés, est emblématique  de la difficulté  qu’il y a à reprendre en main des institutions  marquées par le corporatisme , l’inertie  et des pratiques incompatibles  avec le principe  de la bonne gouvernance .  Il ne suffit  pas de remplacer des responsables, comme s’y emploie le gouvernement.  


Encore faut-il modifier en profondeur  la culture et le comportement  de  l’administration  et de ses représentants.  La volonté  des autorités  de lutter contre la corruption endémique , qui s’est parfois  renforcée , notamment au sein  des douanes  et de la police  au cours  des années de transition, constitue  un autre test crucial  pour la réhabilitation de  l’image de l’Etat  auprès  des Tunisiens .  Il n’est pas sûr  que le projet  de loi  proposé par le Président Essebsi  sur la réconciliation  économique et  financière , qui vise à amnistier  sous conditions  des  hommes d’affaires  kleptomanes  impliqués  dans des affaires de corruption  sous l’ancien régime , soit perçu   comme allant  dans le  sens  voulu , même s’il vise  à dynamiser l’économie  et  l’investissement .


Par ailleurs,  l’aptitude  du gouvernement actuel , dit  «  ESSID III »  à agir et aller  de l’avant  repose  également sur sa cohésion  et celle  de  l’absence  d’une majorité  claire  au parlement .  Jusqu’à  présent , elle n’a pas  montré  des failles notoires ; Ennahda  soutient  des décisions pourtant  susceptibles d’être  contestées  par sa base, comme le projet  de loi   sur la réconciliation économique  ou le rétablissement  de l’état  d’urgence  depuis  l’attentat   du port Kantaoui, près  de Sousse en juin  dernier .  


Un tel consensus  venant d’acteurs  ayant souvent  des visions antagonistes , s’explique , avant tout  par la nécessité  de se maintenir dans la durée  et ne pas apparaître , dans   un contexte tendu, comme des vecteurs de fractures et de déstabilisation . 


En effet, si on la compare à la plupart des Etats  de la région,  la Tunisie , bénéficie  d’atouts structurels  (faible étendue, homogénéité  de sa population , identité  nationale assumée doublée d’une tradition  d’ouverture ) auxquels s’ajoute  désormais le fait de disposer  de cadre institutionnel politique  relativement stabilisé .  En outre, le pays peut compter  sur la bienveillance, pour le  moment verbale,  de ses partenaires extérieurs, en premier lieu maghrébins, les Etats-Unis, l’Union  européenne et la France.  Lesquels n’ont aucun intérêt  à voir échouer  l’expérience de transition et les réformes. Néanmoins,  l’ampleur  de la tâche  requiert  un sens de l’Etat, hélas, encore absent sous  l’égide du gouvernement  dit « ESSID III ».  La   situation  requiert  aussi un esprit visionnaire  et surtout  une rigueur  qui font souvent défaut dans les milieux  dirigeants, toutes tendances confondues.


La réforme du secteur  de la sécurité  est   certes capitale pour l’avenir, cependant, il ne  faut  pas  qu’il éclipse celui de l’administration, de la fiscalité , de l’enseignement  ou de l’agriculture  qui exigent  une  réflexion , un travail  et surtout  un   suivi .  Le réalisme et le sens du compromis  affichés  par l’actuel gouvernement, pour indispensables  qu’ils soient , ne doivent pas  servir  de paravent   à l’inaction   et l’improvisation  et  ou l’amateurisme  qui caractérisent  le gouvernement actuel .  





DONNEES  MACRO-ECONOMIQUES 


GEOGRAPHIE CLIMATIQUE


À la partie septentrionale, assez  bien arrosée, essentiellement montagneuse, ouverte  par vallée de la Medjerda, s’opposent  le Centre et le Sud, formés de plateaux  et de pleines steppiques désertiques.


Superficie : 163 000 Km2 ;

Population : (2012) : 10’594000 habitants ;

Capitale : Tunis (790 000 Habitants ;  en 2011, 196'000, habitants, en 2003 ;

Nature de l’Etat  & Régime politique : République à Régime semi-présidentiel ;

Chef de l’Etat : Président  de la République : Béji  Caïd Essebsi ;

Chef  du gouvernement : Premier ministre, Habib Essid ;

Langue officielle : Arabe ; (le Français, parlé en zones touristiques & urbaines) ;



DEMOGRAPHIE


Densité : 65 hab.  /KM2 ;

Part de  la population urbaine : 2012 : 68% ;

Structure  de la population par âge : 2012 ; moins de 15 ans : 24% ; 16-65 : 69% ; plus de 65 ans : 7% ;

Taux de natalité : (2012) :19% ;

Taux de mortalité : (2012) :6% ;

Taux de mortalité infantile (2012) : 18% ;

Espérance  de vie (2012) : (hommes : 73 ans),  femmes  (77) ;

La majorité  de la population  se concentre sur le littoral Nord-Est, entre Bizerte  et Sfax.  Très  homogène, pratiquant l’Islam sunnite, elle  est urbaine aux deux-tiers. A part Kairouan,  les principales villes  sont des ports (Tunis, Sfax,  Sousse,  Bizerte, Gabès). Le nombre d’habitants  a presque doublé , depuis  l’indépendance  en 1956, mais la croissance de la population a aujourd’hui   beaucoup  diminué , tout  comme le taux de fécondité , les moins de 15 ans  ne représente plus que 24% de la population  totale .


ECONOMIE 


PNB  (2011) : 43 milliards  de dollars ;

PNB Par habitant  (2011) : 4070 dollars US ;

PNB Par habitant (PPA) 2011 : 9030 dollars internationaux ;

IDH (2011) : 0,698 ;

Taux de croissance  annuelle  du PIB (2011) : -, 8% ;  à ce jour, cumulé avec l’inflation : -5,4% ;

Taux d’inflation (2011) : 3,6% ;

Structure  de la population active : agriculture 8%  mais  qui fait vivre indirectement 42% de la population, en dehors  des villes, chacun  est propriétaire de  quelques pieds  d’oliviers  et quelques ares  à cultiver .   Cette  juste répartition empêche les famines, la malnutrition  et autres fléaux  du sous-développement.   Préservons   ces acquis en interdisant  formellement la  vente des terres  arables  aux étrangers quelques soient  leurs  nationalités. Surtout  pas de vente  aux bédoucratie  du golfe qui  se vantent de consacrer  deux  millions de milliards  de dollars  pour  racheter, entre autre, des terres  arables au Maghreb, et  au  Moyen-Orient , à commencer   par  l’Irak et la Syrie ( croissant  fertile), l’Egypte  et  l’Afrique  verte (non saharienne  ( . 

 

Structure de la population active : agriculture, mines, industrie & servies : non défini (n.d.) ; 

Structure du PIB (2011) : agriculture : 8%, mines &industries : 33% ; services : 59% ;

Dette  publique Brute (2010) : 40% du PIB ;

Taux de chômage  (2010) : 13%, actuellement : 14,2%, chômage des jeunes : 35%, universitaires diplômés : 28,7%  - selon  la Banque mondiale  (BM), rapport 2014.


La Tunisie  s’est développée grâce à  son secteur industriel (textile, chimie, sidérurgie, métallurgie, agro-alimentaire).  Son agriculture (fruits, légumes, olives (, ses ressources énergétiques  et minières (phosphates et pétrole, surtout gaz naturel, dans une moindre mesure). Disposant  d’une main-d’œuvre  qualifiée  et d’infrastructure de qualité, la croissance  du  pays dissimule d’importants écarts entre zones touristiques côtières  et l’intérieur du pays.  Depuis  la révolution de 2011, la redistribution des richesses en vue  de corriger  ces déséquilibres est  devenue  l’un des défis  économique et social  à relever.  Si  la  Révolution avait permis  la chute de Ben Ali et sa clique de cleptomanes, ses conséquences ont plongé le pays  dans une très  grave  crise économique.  Le chômage, déjà très élevé devrait passer  au delà  de 15%, en 2015-2016.  Le  principal partenaire commercial  de la Tunisie est  l’Europe  qui  multiplie  les promesses : plan   Marchal  ,  disent certains de  ces Messieurs-Dames de l’Union européenne, la France en tête,  avec laquelle , elle  a des accords  de libre-échange, « sens unique «  et ses  exportations  représentent  50%  de son PIB . Alors que les  exportations  sont maintenues en faveur de l’Europe, bien entendu, le secteur touristique  reste sinistré.  Tant mieux, car ce secteur était  tellement déséquilibré que les Tunisiens  ne regrettent pas cette  situation. En Effet, 20 1010, le tourisme tunisien a drainé  1, 4 milliards  d’euros, dont   900 millions  ont atterrie dans les poches  des tours  opérateurs.  Le  fisc  tunisien  avait offert  des  ristournes  qui dépassent  500 millions  d’euros. Résultat des  courses : La Tunisie  nourrit  les touristes.  Pour  400 euros  la semaine, les  chers    touristes  se font une  santé sur  le dos  des Tunisiens.  Alors , développons   d’autres filières  de tourisme sélectif  où le touriste paye  son séjour  au  prix  international , donc  plus cher  . 


Quant aux  chiffres  publiés , en 2010, qui  ont été publiés soit : Recettes touristiques 2010 : 3'477 millions  d’euros , c’est invraisemblable  et   destiné à rehausser  une branche sinistrée  qui brûle  plus  qu’elle  engrange et/ce   depuis  1992, lors de la libéralisation  totale de ce secteur .


Commerce extérieur :  Exportation  de biens en 2011 : 17 824 de millions de dollars ;

Importations de biens : 22  623 millions de dollars ;

Niveau de vie : Nombre d’habitants pour un médecin : (2010) : 840;

Apport moyen  en calories :  (2007), selon (3226), le minimum FAO :2400) ; 

Nombre d’automobiles : pour 1000 habitants :  87 en (2010) ; 

Téléphones  portables : (2011)  : 100% de la population équipée .


Bien que dans l’ensemble, malgré la crise  et incompétence des dirigeants post-révolution, l’économie tunisienne n’a enregistré qu’une maigre  régression de 3,2% sur  4 ans .  Cette situation  est imputable à l’instabilité  politique d’avant les élections  législatives et présidentielles de la fin 2014 .  Les nouvelles équipes  qui se sont succédées ont montré  au grand jour leur amateurisme, voire leur incurie crasse  en matière macro-économique .  Au lieu  d’emprunter  fin  2014 la  somme  d’un milliard d’euros  à des taux  prohibitifs (5%) , M, Essebsi, aurait dû  opposer  son veto  et lancer un emprunt  national  participatif  en  dinar convertible  à 12%  auprès  de la population  sur une durée  de 20 ans .  Les sommes drainées  seront  investies  dans les secteurs porteurs  comme l’agriculture, spécialement la  pêche , les  technologies  de l’information , l’informatique  et  le tourisme  de luxe .  L’ennemi du développement est le tourisme  de masse qui brûle  plus  quel rapporte  au pays . Surtout  que ce sont  les tours  opérateurs  qui se gavent  au détriment  de la population, puisque  les hôtels   bénéficient   des subventions  aux matières  de première nécessité ( farine, sucre, thé, boissons  gazeuses etc..)  C’est la  fameuse  caisse  de  compensation  de l’Etat  qui dépense 4 milliards   de dinars   par année  pour subventionner   les grosses cylindrées   libyennes et les grosses caisses de la nomenclature   tunisienne  & internationale . 


TISSU INDUSTRIEL EN PERDITION 


Le capital industriel tunisien  construit pierre pa pierre  depuis  1956, faisant la  fierté   du pays  a été  dilapidé  ces  cinq dernières années  par l’incohérence  des ministres  islamistes . Des   centaines de  milliers  d’emplois  ont été  détruits .  Plusieurs  sociétés  étrangères  ont quitté  le pays à cause  des grèves sauvages,  de l’anarchie  orchestrée   par les partenaires sociaux incapables  de trouver un consensus .  Les ministres  qui se sont succédés au ministère de l’industrie  ont  montré leur limites . Même M. Mehdi Jomâ , appelé  de   France,   à la rescousse  n’a pas pus  endiguer  le déclin  des  l’industrie  tunisienne  et empêcher  les sociétés  étrangères  de partir  sous d’autres cieux  plus cléments . 


La  perte  du tissu  industriel  restera  un point noir gravé à jamais  dans  l’histoire  industrielle  tunisienne .  Jusqu’à  présent , l’hémorragie   continue  . La plupart  des entreprises   étrangères  qui ont quitté la Tunisie,  se  sont installés  au  Maroc,   en Italie . Pour  reconstruire   ce tissu  industriel  il faut une politique industrielle volontariste  qui  met en avant   les   compétences  de notre  main d’oeuvre  et  sa flexibilité , résoudre  avec les  syndicats  les problèmes  inhérents  à l’organisation  du travail  et surtout  revaloriser  les salaires  .  


La relance de l’industrie  est une condition sine qua none  pour un nouveau départ de l’économie  tunisienne  en hibernation  depuis  2012 . Au lieu de s’endetter  d’un  milliard d’euros à 5%  par année pour les distribuer  aux fonctionnaires  , le pouvoir aurait  mieux fait  en attribuant ce prêt  à la relance industrielle .  Quant à l’industrie   touristique , il faut la revoir  de fond  en comble   et cesser  de gaver les Tours opérateurs  au détriment   de la  main  d’oeuvre  locale  qui ne veut plus   être payées  en farines  et huile de palme subventionnés . 






CONCLUSION


Après  dix huit  mois, fin juin 2016,  de gouvernance, le mois qu’on puisse dire  chaotique : amateurisme  à tous les étages  du pouvoir,  querelles   intestines   au sein  des deux formations  politiques  dominantes , en  l’occurrence Nidia Tounès, désormais scindé  en deux, après  leur houleux  congrès  de Hammamet qui  avait fait perdre à la Formation  du Président de la République  sa prédominance , devenant  deuxième  formation  après  les Islamistes d’Ennahda qui, réunis  en congrès  , disent  renoncer  au mot « islamiste «  pour le remplacer par « démocratique «  .  Ce n’est pas la première fois que Rached  Ghannouchi, nous joue   cette partition  . 


A chaque fois  qu’il se trouve acculé , il sort  son  sésame : «   Nous voulons  ressembler  à la démocratie  chrétienne   en Occident «  . Il s’agit  d’une  des ruses   du vieux  renard  du désert tunisien   : amadouer  l’adversaire  en lui jouant  la carte  démocratique et comploter  en permanence   derrière son dos afin  de le phagocyter  .  Il a  bien réussi  son pari , puisque  Nidâ  Tounès  s’est scindé en deux, la  gauche  et la société civile, inscrits   aux abonnés  absents, reste, le Front  populaire tunisien   qui se bat  sur tous les front contre  une alliance  contre-nature  d’Ennahda et Nidâ Tounès placés  sous la houlette  d’un  parlement  peuplé d’opportunistes  en tout genre  capables   de tourner   la veste  en faveur  de celui  qui paye  le prix le plus fort  .  Quant au premier ministre, il  regarde  passer  la caravane, en attendant  qu’un  chien  lui court  derrière  !  


Voilà,  dix huit  mois  de gâchis   qui s’ajoutent  aux  trente-six  mois  de tergiversations  islamistes . Il est temps  que M. Essebsi  se réveille et reprenne  les rênes   du pouvoir  en dissolvant  l’actuelle Assemblée  nationale, pour  incompétence  et opportunisme, nommer comme premier ministre  une personnalité  politique  irréprochable  et surtout compétente , capable   de diriger  un pays amoindri par  la navigation à vue  de M. Essid  et les tergiversations  d’un parlement  aux abois .