TUNISIE : BILAN ECONOMIQUE, POLITIQUE & SOCIAL DE DIX-HUIT MOIS DE GOUVERNANCE …
PROLOGUE
« Le pouvoir est désormais issu des urnes aura fort à faire pour réformer l’Etat et l’économie, assurer Le progrès social et surtout venir à bout de la violence terroriste. Encore faudra-t-il dénicher la perle rare qui redresse la barre d’un navire qui tangue depuis dis-huit mois !
Le 1er janvier 2015, les Tunisiennes et Tunisiens ont mis fin à trois ans de tergiversations chaotiques des Islamistes d’Ennahda, alliés à Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaâfar , du parti social-démocrate tunisien . Cette période chaotique mérite d’être enseignée dans les écoles de journalisme et d’administration publique pour ne plus reproduire ce modèle de gouvernance .
Elu avec une confortable majorité, le nouveau Président, M. Béji Caïd Essebsi, ne suscita pas un grand enthousiasme chez les jeunes, les intellectuels et surtout la gauche de la gauche qui voyaient pointer les futurs trahisons et cacophonies ourdies par son propre camp en l’occurrence « Nidâ Tounès « ( Appel de Tunisie ) en français . Il s’agit d’un mélange hétéroclite résiduel d’anciens adhérents du RCD (Rassemblement pour la République ( , parti de l’ancien chef d’Etat Zine El Abidine Ben Ali, dégagé sans ménagement par la Révolution Populaire Tunisienne , dite « la Révolution du Jasmin « par les occidentaux . Une révolution trahie par des opportunistes qui roulent pour n’importe qui, pourvu qu’il ait un os à ronger (bakchich ou poste dans l’administration publique ) .
Au lieu de trouver une personnalité forte, intègre et surtout compétente, le parlement élu tunisien jeta son dévolu sur une personnalité, le moins qu’on puisse dire compromise et compromettante en la personne de M. Habib Essid, ingénieur agronome de son état, ancien secrétaire d’Etat à l’écologie de Ben Ali, , puis secrétaire d’Etat à la sécurité intérieure, toujours sous Ben Ali . La révolution est arrivée, il se plaça sous l’égide des islamistes comme expert au ministère de l’intérieur, navigant dans toutes les eaux troubles de la République …
Pilier de l’intermède du début de la révolution il se plaça dans le premier gouvernement de Béji, Caïd Essebsi qui n’a pas oublié ses anciens amis et mentors qui lui avaient mis le pied à l’étrier . Au fil des ans, notre ami Essid, est devenu le joker incontournable de la sécurité nationale, y compris toutes les turpitudes qui s’y rapportent .
En effet, pendant la gouvernance de l’éphémère premier ministre Mehdi Jomâa , alias « le cheval de Caligula « *, il devint l’incontournable « docteur ès sécurité « avec les errances qu’on connaît , entre autres deux assassinats politiques en 2013 de feu Me Chokri Belaïd, connu pour son franc parlé et sa farouche opposition aux islamistes en tout genre , au mois de février, suivi par l’assassinat du député de gauche, feu Mohamed Brahmi , assassiné le 25 juillet 2013, jour de la célébration de la République Tunisienne .
Ce lourd passé de M. Essid, en dit long sur ses turpitudes et ses compromissions multiples. La question qui se pose : Comment Habib Essid est devenu notre « inoxydable à nous « ? Qui sont ses appuis au parlement tunisien ? Où aboutissent les ramifications de sa toile d’araignée ? Et enfin qui dirige le pays ? Puisque M. Essid n’a ni les compétences requises , ni le charisme nécessaire pour diriger un gouvernement ? Cherchez l’erreur !
Mère des principaux soulèvements avaient bouleversé le monde arabe, depuis 2011, la Tunisie peut se targuer d’être le seul pays à avoir poursuivi, sans trop de péripéties , un processus d’ouverture politique qui reste à ce jour, sujet à caution, mais inédit dans la région .
En effet, les élections législatives et présidentielles, fin 2014 ont parachevé, dans l’esprit de compromis , une étape de la transition qui s’est caractérisée par l’adoption de laborieux progrès , dont une nouvelle constitution en janvier 2014 .
En effet, la phase qui succéda était , en apparence moins périlleuse, mais plus complexe. Son échec risquerait de compromettre, à long terme, l’avenir de la Tunisie. De fait, le pouvoir issu des dernières élections et incarné par le Président Béji Caïd Essebsi , ainsi que par un gouvernement dit « d’union nationale « dirigé par Habib Essid, homme multicartes et multi-appartenances .
Une sorte d’inoxydable tunisien qui rivalise avec, l’ancien Président du Conseil italien, feu Andreotti. Un gouvernement confronté à des tensions internes : deux formations antagonistes qui se partagent le pouvoir, en l’occurrence , le parti islamiste « Ennahda » et deux sections antagonistes de « Nidâ Tounès « , appel de la Tunisie qui ne manquent jamais une occasion pour étaler leurs divergences . A cause de cet antagonisme interne, le parti du Président Essebsi avait perdu sa majorité au parlement. Cédant ainsi la première place aux islamistes d’Ennahda qui totalisent 69 sièges, Appel de la Tunisie, une cinquantaine et une quarantaine de sièges réparties entre les scissionnistes , Afeck Tounès , les libéraux du Club africain . La gauche progressiste a éclaté en trois morceaux (…) Il s’agit d’une situation ubuesque que seuls les Tunisiens sont capables à assumer . Les Tunisiennes et Tunisiens ont voté pour rien en 2014. Aucune majorité, aucune ligne politique lisible, et aucune ossature à un mollusque nommé « vie politique tunisienne ».
Cependant, ce gouvernement devrait relever au moins trois défis pour qu’il soit crédible, à savoir la résolution de l’un conditionnant les deux autres. Le premier objectif des autorités, dont la réalisation s’inscrit dans la durée, est la réforme et la modernisation de l’Etat et de l’économie, ainsi que le développement social.
Aux retards pris dans ces domaines par la Tunisie, et qui remonte souvent aux lendemains de l’indépendance en 1956, vient de greffer un défi immédiat : celui d’une violence terroriste que l’Etat peine à éradiquer. Enfin, le pouvoir doit prendre garde à ne pas laisser se développer des fractures culturelles, identitaires et régionales, auparavant sous-jacentes mais révélées par les bouleversements politiques de ces dernières années.
En effet, élections parlementaires d’octobre 2014 avaient abouti à la formation d’un gouvernement d’alternance, cohabitation plutôt que coalition. Ce scrutin avait consacré une forme de bipolarisation boiteuse de la vie politique autour de deux grandes formations politiques rivales en l’occurrence : Nidâ Tounès avec ses deux sections rivales de M. Béji Caïd Essebsi, Président de la République , agrégat hétérogène de différents courants défendant l’orientation sécuritaire de l’Etat, qui s’est scindée en deux courants rivaux , d’une part et le mouvement Ennahda , principal parti islamiste inféodé la congrégation des « Frères musulmans « qui a perdu sa majorité relative qu’il détenait dans la précédente majorité . Aujourd’hui, après la scission d’une partie de Nidâ Tounès, il est redevenu le premier parti politique, en nombre de sièges. C’est le coup de pied de l’âne que Nidâ Tounès n’a pas vu venir !
L’AMPLEUR DE LA TÂCHE REQUIERT UN SENS DE L’ETAT, UN ESPRIT VISIONNAIRE & UNE RIGUEUR QUI FONT ENCORE DEFAUT DANS LES MILIEUX DIRIGEANTS TUNISIENS !
La décision conjointe de Nidâ Tounès et d’Ennahda , contesté cependant par la base militante respective, de trouver un compromis permettant aux « perdants « de participer au gouvernement et à l’action gouvernementale avait répondu à des choix tactiques ; elles ne constituent pas pour autant un rapprochement idéologique .
En effet, Béji Caïd Essebsi, qui ne dispose plus d’une majorité , souhaite, en associant son rival islamiste, neutraliser ce dernier qui bénéficie encore d’un soutien plus que conséquent dans l’opinion et d’un pouvoir de nuisance incontestable . Maintenant que, Essebsi, n’a plus de majorité , il subit le diktat d’Ennahda en silence , car ses prérogatives de Président de la République ne lui permettent pas d’imposer à son rival quoi que ce soit .
Certes, en tant que Président de la République, il peut dissoudre l’Assemblée nationale et appeler à des élections législatives pour clarifier la situation et répondre aux souhaits d’une grande partie de la gauche, la société civile et les déçus de l’action de Habib Essid, mais à quel fin ? Si les Tunisiens voteront demain, c’est Ennahda et ses tentacules islamistes qui gagneront les élections.
Conscient de son impuissance, le vieux routard de la politique tunisienne, Béji Caïd Essebsi, laissera pourrir la situation et ne manquera pas une occasion pour décrédibiliser ses adversaires : la gauche, la société civile et Ennahda , en attendant le moment propice pour se débarrasser de ce cataplasme de premier sinistré qui fait l’unanimité contre son action gouvernemental .
Ennahda, de son côté, se trouve confronté à un impératif de survie existentielle dans un contexte national et régional défavorable à l’islamisme politique dont se réclame cette formation. Ce qui a conduit le parti, en attendant des lendemains qui chantent, à jouer les « insiders « dans le gouvernement plutôt que les opposants systématiques. Le résultat avait donné une équipe gouvernementale disparate , où cohabitent des représentants du parti vainqueur et des alliés d’Afeck Tounès ( Perspectives tunisiennes ) et de l’Union patriotique libre (UPL), auprès de personnalités indépendantes , ces dernières avaient accaparé le gouvernement dit « Essid II » . Ils se sont attribués les portefeuilles régaliens et sensible ( Intérieur, Justice, Défense, Affaires étrangères ), en revanche la participation d’Ennahda est restée symbolique , puisqu’un seul poste ministériel lui avait été attribué : l’emploi et la formation professionnelle . Il s’agit d’une pantalonnade de première , puisque ce gouvernement a ignoré superbement le Front populaire Tunisien , qui totalisait quinze sièges sur 217 et 4e , à un seul siège , celui du propriétaire du Club Africain, un Tunisien qui a vécu en Libye et proche de la famille Kadhafi , fortuné comme Crésus , il voulait acheter la Tunisie (…) sic !
Quant à la politique des réformes en profondeur visant à affirmer l’Etat de droit , ancrer la démocratie et assurer le développement économique et le progrès social en Tunisie aurait dû passer pour un préalable : la restauration de l’Etat dans les prérogatives régaliennes , notamment au plan sécuritaire , sans revenir aux pratiques autoritaires et prédatrices antérieurs à la révolution de 2011 et l’établissement d’une relation de confiance –faible sinon inexistante jusqu’alors – entre l’Etat et les citoyens . A ce titre, la présence à la tête de l’Etat d’une personnalité charismatique et expérimenté comme Béji Caïd Essebsi, n’est pas une garantie suffisante. D’autant que la Constitution de la deuxième République (adoptée en janvier 2014*) a en partie équilibré le pouvoir en faveur du parlement devant lequel le gouvernement est désormais responsable .
INEXPERIENCES REGALIENNES
De même , si la désignation de personnalités au profil technocratique , non partisan , à la tête des ministères régaliens grandit leur indispensable neutralité , elle a des effets limités lorsque les titulaires n’ont pas nécessairement les compétences requises . L’exemple de la réforme tentaculaire du ministère de l’Intérieur , condition sine qua none au rétablissement de la sécurité dans le respect des libertés, est emblématique de la difficulté qu’il y a à reprendre en main des institutions marquées par le corporatisme , l’inertie et des pratiques incompatibles avec le principe de la bonne gouvernance . Il ne suffit pas de remplacer des responsables, comme s’y emploie le gouvernement.
Encore faut-il modifier en profondeur la culture et le comportement de l’administration et de ses représentants. La volonté des autorités de lutter contre la corruption endémique , qui s’est parfois renforcée , notamment au sein des douanes et de la police au cours des années de transition, constitue un autre test crucial pour la réhabilitation de l’image de l’Etat auprès des Tunisiens . Il n’est pas sûr que le projet de loi proposé par le Président Essebsi sur la réconciliation économique et financière , qui vise à amnistier sous conditions des hommes d’affaires kleptomanes impliqués dans des affaires de corruption sous l’ancien régime , soit perçu comme allant dans le sens voulu , même s’il vise à dynamiser l’économie et l’investissement .
Par ailleurs, l’aptitude du gouvernement actuel , dit « ESSID III » à agir et aller de l’avant repose également sur sa cohésion et celle de l’absence d’une majorité claire au parlement . Jusqu’à présent , elle n’a pas montré des failles notoires ; Ennahda soutient des décisions pourtant susceptibles d’être contestées par sa base, comme le projet de loi sur la réconciliation économique ou le rétablissement de l’état d’urgence depuis l’attentat du port Kantaoui, près de Sousse en juin dernier .
Un tel consensus venant d’acteurs ayant souvent des visions antagonistes , s’explique , avant tout par la nécessité de se maintenir dans la durée et ne pas apparaître , dans un contexte tendu, comme des vecteurs de fractures et de déstabilisation .
En effet, si on la compare à la plupart des Etats de la région, la Tunisie , bénéficie d’atouts structurels (faible étendue, homogénéité de sa population , identité nationale assumée doublée d’une tradition d’ouverture ) auxquels s’ajoute désormais le fait de disposer de cadre institutionnel politique relativement stabilisé . En outre, le pays peut compter sur la bienveillance, pour le moment verbale, de ses partenaires extérieurs, en premier lieu maghrébins, les Etats-Unis, l’Union européenne et la France. Lesquels n’ont aucun intérêt à voir échouer l’expérience de transition et les réformes. Néanmoins, l’ampleur de la tâche requiert un sens de l’Etat, hélas, encore absent sous l’égide du gouvernement dit « ESSID III ». La situation requiert aussi un esprit visionnaire et surtout une rigueur qui font souvent défaut dans les milieux dirigeants, toutes tendances confondues.
La réforme du secteur de la sécurité est certes capitale pour l’avenir, cependant, il ne faut pas qu’il éclipse celui de l’administration, de la fiscalité , de l’enseignement ou de l’agriculture qui exigent une réflexion , un travail et surtout un suivi . Le réalisme et le sens du compromis affichés par l’actuel gouvernement, pour indispensables qu’ils soient , ne doivent pas servir de paravent à l’inaction et l’improvisation et ou l’amateurisme qui caractérisent le gouvernement actuel .
DONNEES MACRO-ECONOMIQUES
GEOGRAPHIE CLIMATIQUE
À la partie septentrionale, assez bien arrosée, essentiellement montagneuse, ouverte par vallée de la Medjerda, s’opposent le Centre et le Sud, formés de plateaux et de pleines steppiques désertiques.
Superficie : 163 000 Km2 ;
Population : (2012) : 10’594000 habitants ;
Capitale : Tunis (790 000 Habitants ; en 2011, 196'000, habitants, en 2003 ;
Nature de l’Etat & Régime politique : République à Régime semi-présidentiel ;
Chef de l’Etat : Président de la République : Béji Caïd Essebsi ;
Chef du gouvernement : Premier ministre, Habib Essid ;
Langue officielle : Arabe ; (le Français, parlé en zones touristiques & urbaines) ;
DEMOGRAPHIE
Densité : 65 hab. /KM2 ;
Part de la population urbaine : 2012 : 68% ;
Structure de la population par âge : 2012 ; moins de 15 ans : 24% ; 16-65 : 69% ; plus de 65 ans : 7% ;
Taux de natalité : (2012) :19% ;
Taux de mortalité : (2012) :6% ;
Taux de mortalité infantile (2012) : 18% ;
Espérance de vie (2012) : (hommes : 73 ans), femmes (77) ;
La majorité de la population se concentre sur le littoral Nord-Est, entre Bizerte et Sfax. Très homogène, pratiquant l’Islam sunnite, elle est urbaine aux deux-tiers. A part Kairouan, les principales villes sont des ports (Tunis, Sfax, Sousse, Bizerte, Gabès). Le nombre d’habitants a presque doublé , depuis l’indépendance en 1956, mais la croissance de la population a aujourd’hui beaucoup diminué , tout comme le taux de fécondité , les moins de 15 ans ne représente plus que 24% de la population totale .
ECONOMIE
PNB (2011) : 43 milliards de dollars ;
PNB Par habitant (2011) : 4070 dollars US ;
PNB Par habitant (PPA) 2011 : 9030 dollars internationaux ;
IDH (2011) : 0,698 ;
Taux de croissance annuelle du PIB (2011) : -, 8% ; à ce jour, cumulé avec l’inflation : -5,4% ;
Taux d’inflation (2011) : 3,6% ;
Structure de la population active : agriculture 8% mais qui fait vivre indirectement 42% de la population, en dehors des villes, chacun est propriétaire de quelques pieds d’oliviers et quelques ares à cultiver . Cette juste répartition empêche les famines, la malnutrition et autres fléaux du sous-développement. Préservons ces acquis en interdisant formellement la vente des terres arables aux étrangers quelques soient leurs nationalités. Surtout pas de vente aux bédoucratie du golfe qui se vantent de consacrer deux millions de milliards de dollars pour racheter, entre autre, des terres arables au Maghreb, et au Moyen-Orient , à commencer par l’Irak et la Syrie ( croissant fertile), l’Egypte et l’Afrique verte (non saharienne ( .
Structure de la population active : agriculture, mines, industrie & servies : non défini (n.d.) ;
Structure du PIB (2011) : agriculture : 8%, mines &industries : 33% ; services : 59% ;
Dette publique Brute (2010) : 40% du PIB ;
Taux de chômage (2010) : 13%, actuellement : 14,2%, chômage des jeunes : 35%, universitaires diplômés : 28,7% - selon la Banque mondiale (BM), rapport 2014.
La Tunisie s’est développée grâce à son secteur industriel (textile, chimie, sidérurgie, métallurgie, agro-alimentaire). Son agriculture (fruits, légumes, olives (, ses ressources énergétiques et minières (phosphates et pétrole, surtout gaz naturel, dans une moindre mesure). Disposant d’une main-d’œuvre qualifiée et d’infrastructure de qualité, la croissance du pays dissimule d’importants écarts entre zones touristiques côtières et l’intérieur du pays. Depuis la révolution de 2011, la redistribution des richesses en vue de corriger ces déséquilibres est devenue l’un des défis économique et social à relever. Si la Révolution avait permis la chute de Ben Ali et sa clique de cleptomanes, ses conséquences ont plongé le pays dans une très grave crise économique. Le chômage, déjà très élevé devrait passer au delà de 15%, en 2015-2016. Le principal partenaire commercial de la Tunisie est l’Europe qui multiplie les promesses : plan Marchal , disent certains de ces Messieurs-Dames de l’Union européenne, la France en tête, avec laquelle , elle a des accords de libre-échange, « sens unique « et ses exportations représentent 50% de son PIB . Alors que les exportations sont maintenues en faveur de l’Europe, bien entendu, le secteur touristique reste sinistré. Tant mieux, car ce secteur était tellement déséquilibré que les Tunisiens ne regrettent pas cette situation. En Effet, 20 1010, le tourisme tunisien a drainé 1, 4 milliards d’euros, dont 900 millions ont atterrie dans les poches des tours opérateurs. Le fisc tunisien avait offert des ristournes qui dépassent 500 millions d’euros. Résultat des courses : La Tunisie nourrit les touristes. Pour 400 euros la semaine, les chers touristes se font une santé sur le dos des Tunisiens. Alors , développons d’autres filières de tourisme sélectif où le touriste paye son séjour au prix international , donc plus cher .
Quant aux chiffres publiés , en 2010, qui ont été publiés soit : Recettes touristiques 2010 : 3'477 millions d’euros , c’est invraisemblable et destiné à rehausser une branche sinistrée qui brûle plus qu’elle engrange et/ce depuis 1992, lors de la libéralisation totale de ce secteur .
Commerce extérieur : Exportation de biens en 2011 : 17 824 de millions de dollars ;
Importations de biens : 22 623 millions de dollars ;
Niveau de vie : Nombre d’habitants pour un médecin : (2010) : 840;
Apport moyen en calories : (2007), selon (3226), le minimum FAO :2400) ;
Nombre d’automobiles : pour 1000 habitants : 87 en (2010) ;
Téléphones portables : (2011) : 100% de la population équipée .
Bien que dans l’ensemble, malgré la crise et incompétence des dirigeants post-révolution, l’économie tunisienne n’a enregistré qu’une maigre régression de 3,2% sur 4 ans . Cette situation est imputable à l’instabilité politique d’avant les élections législatives et présidentielles de la fin 2014 . Les nouvelles équipes qui se sont succédées ont montré au grand jour leur amateurisme, voire leur incurie crasse en matière macro-économique . Au lieu d’emprunter fin 2014 la somme d’un milliard d’euros à des taux prohibitifs (5%) , M, Essebsi, aurait dû opposer son veto et lancer un emprunt national participatif en dinar convertible à 12% auprès de la population sur une durée de 20 ans . Les sommes drainées seront investies dans les secteurs porteurs comme l’agriculture, spécialement la pêche , les technologies de l’information , l’informatique et le tourisme de luxe . L’ennemi du développement est le tourisme de masse qui brûle plus quel rapporte au pays . Surtout que ce sont les tours opérateurs qui se gavent au détriment de la population, puisque les hôtels bénéficient des subventions aux matières de première nécessité ( farine, sucre, thé, boissons gazeuses etc..) C’est la fameuse caisse de compensation de l’Etat qui dépense 4 milliards de dinars par année pour subventionner les grosses cylindrées libyennes et les grosses caisses de la nomenclature tunisienne & internationale .
TISSU INDUSTRIEL EN PERDITION
Le capital industriel tunisien construit pierre pa pierre depuis 1956, faisant la fierté du pays a été dilapidé ces cinq dernières années par l’incohérence des ministres islamistes . Des centaines de milliers d’emplois ont été détruits . Plusieurs sociétés étrangères ont quitté le pays à cause des grèves sauvages, de l’anarchie orchestrée par les partenaires sociaux incapables de trouver un consensus . Les ministres qui se sont succédés au ministère de l’industrie ont montré leur limites . Même M. Mehdi Jomâ , appelé de France, à la rescousse n’a pas pus endiguer le déclin des l’industrie tunisienne et empêcher les sociétés étrangères de partir sous d’autres cieux plus cléments .
La perte du tissu industriel restera un point noir gravé à jamais dans l’histoire industrielle tunisienne . Jusqu’à présent , l’hémorragie continue . La plupart des entreprises étrangères qui ont quitté la Tunisie, se sont installés au Maroc, en Italie . Pour reconstruire ce tissu industriel il faut une politique industrielle volontariste qui met en avant les compétences de notre main d’oeuvre et sa flexibilité , résoudre avec les syndicats les problèmes inhérents à l’organisation du travail et surtout revaloriser les salaires .
La relance de l’industrie est une condition sine qua none pour un nouveau départ de l’économie tunisienne en hibernation depuis 2012 . Au lieu de s’endetter d’un milliard d’euros à 5% par année pour les distribuer aux fonctionnaires , le pouvoir aurait mieux fait en attribuant ce prêt à la relance industrielle . Quant à l’industrie touristique , il faut la revoir de fond en comble et cesser de gaver les Tours opérateurs au détriment de la main d’oeuvre locale qui ne veut plus être payées en farines et huile de palme subventionnés .
CONCLUSION
Après dix huit mois, fin juin 2016, de gouvernance, le mois qu’on puisse dire chaotique : amateurisme à tous les étages du pouvoir, querelles intestines au sein des deux formations politiques dominantes , en l’occurrence Nidia Tounès, désormais scindé en deux, après leur houleux congrès de Hammamet qui avait fait perdre à la Formation du Président de la République sa prédominance , devenant deuxième formation après les Islamistes d’Ennahda qui, réunis en congrès , disent renoncer au mot « islamiste « pour le remplacer par « démocratique « . Ce n’est pas la première fois que Rached Ghannouchi, nous joue cette partition .
A chaque fois qu’il se trouve acculé , il sort son sésame : « Nous voulons ressembler à la démocratie chrétienne en Occident « . Il s’agit d’une des ruses du vieux renard du désert tunisien : amadouer l’adversaire en lui jouant la carte démocratique et comploter en permanence derrière son dos afin de le phagocyter . Il a bien réussi son pari , puisque Nidâ Tounès s’est scindé en deux, la gauche et la société civile, inscrits aux abonnés absents, reste, le Front populaire tunisien qui se bat sur tous les front contre une alliance contre-nature d’Ennahda et Nidâ Tounès placés sous la houlette d’un parlement peuplé d’opportunistes en tout genre capables de tourner la veste en faveur de celui qui paye le prix le plus fort . Quant au premier ministre, il regarde passer la caravane, en attendant qu’un chien lui court derrière !
Voilà, dix huit mois de gâchis qui s’ajoutent aux trente-six mois de tergiversations islamistes . Il est temps que M. Essebsi se réveille et reprenne les rênes du pouvoir en dissolvant l’actuelle Assemblée nationale, pour incompétence et opportunisme, nommer comme premier ministre une personnalité politique irréprochable et surtout compétente , capable de diriger un pays amoindri par la navigation à vue de M. Essid et les tergiversations d’un parlement aux abois .