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EDITORIAL ECONOMIQUE & FINANCIER


DU G8 AU G20 : L’USINE AGAZ A FINALEMENT ACCOUCHÈ D’ « UN   COMPROMIS DU NEANT » … 

Les plus grandes puissances se sont retrouvées samedi, 26 juin à Toronto pour faire le bilan de leurs engagements. La récolte s’annonce « très médiocre «, malgré les fanfaronnades de circonstance. En effet, depuis le sommet de Londres, au début 2009, l’économie mondiale semblerait retrouvée le chemin d’une très faible croissance, sans vraiment convaincre grand monde. Plusieurs fronts se dressent sur la manière de renforcer la régulation bancaire et financière. Notamment les Anglo-Saxons qui refusent de brider leur consommation.

A l’issue du sommet du G20 à Toronto, au Canada, l’Union Européenne crie victoire estimant que ses vues ont été largement reprises par les dirigeants des pays riches et émergeants.

En effet, le G20 s’est engagé à réduire les déficits, mais selon des modalités censées pas compromettre la reprise économique naissante. Selon les Européens, le bien-fondé des politiques d’austérité annoncées depuis le début de l’année en Europe, qui avaient soulevé des inquiétudes aux Etats-Unis et dans les rangs des pays émergeants, a été reconnu par le G20.

Par ailleurs, « les économies avancées se sont engagées à des plans budgétaires qui réduiront au moins de moitié les déficits d’ici 2013 et stabiliseront, le cas échéant, réduiront la dette publique par rapport au PIB d’ici, 2016, » indique le texte de la déclaration finale.

Pour ne pas annoncer publiquement l’échec de ce sommet, les organisateurs se sont drapés dans l’habit du consensus : «  le résultat du sommet reflète une large convergence autour de l’approche européenne « ont réagi les Présidents de la Commission européenne, en l’occurrence José Manuel Barroso et du Conseil européen , Herman Van Rompuy . Louant toutes les vertus aux efforts de l’Union européenne de ramener et stabiliser la croissance (…) sic !

Par ailleurs, le G20 qui, rappelons-le, regroupe les pays du G8 et les principaux pays émergeants, a en revanche abandonné l’idée de mettre en place de façon coordonnée une taxe spécifique au secteur bancaire. Les pays ont le choix entre une taxe sur les banques et « une approche différente » pour que les États ne supportent pas le coût des crises financières, selon le document final. « On est passé de la fine pantalonnade à la grande escapade touristique généralisée « s’est égayé hilare, un participant méditerranéen un peu éméché !

 Finalement, un compromis a été trouvé. Il s’agit de la seule « bonne nouvelle » à l’issue de ce G20. Malgré leur différend, ces dernières semaines, les pays du G 20 ont convenu, dimanche de réduire leur endettement de manière à ne pas compromettre une reprise qu’ils qualifient de « fragile ». L’effort est chiffré et tenu par un calendrier.

Mais, peut-on y croire ? L’incapacité des États européens à respecter le traité de Maastricht constitue un mauvais précédent. On ne peut cependant espérer que la crise de la zone euro aurait servi de leçon et que la discipline budgétaire finira par être respectée ces trois prochaines années.  Il s’agit d’un délai cadre, non contraignant pour l’assainissement des économies de la zone euro, sans obligation de retour à l’équilibre brutal, ce qui devrait éviter une rechute de l’économie mondiale.

Du côté de la stabilité financière, le moment déterminant interviendra plutôt à Séoul, en novembre prochain. Il s’agira alors de quantifier les nouvelles exigences prudentielles. La réunion de Toronto s’achève aussi, cependant, sur trois mauvaises nouvelles. Tout d’abord, le G20 a revu à la baisse ses ambitions en matière de commerce. L’engagement pris en septembre dernier à Pittsburgh de conclure le cycle de Doha d’ici la fin de 2010 a totalement disparu des écrans radars. Tant pis pour les pays émergeants, à qui il aurait le plus profité (…) sic ! Et pour l’économie mondiale, que le G20 veut soutenir mais qui ne profitera pas   d’une ouverture accrue des échanges. 
 
Deuxième déception concerne le climat. La lutte contre le réchauffement ne semble plus figurer parmi les priorités du G20. Enfin, le G8 pourrait lui ravir le thème du développement et de l’aide économique. Car le club des vieilles grandes puissances a tenté de renaître, ce Week-end. Réunis juste avant le G20, les Américains, les Japonais et les Européens, plus la Russie, ont décidé d’une nouvelle division du travail international. Au G8 de traiter les questions de sécurité et de paix internationales. Au G20 de seulement coordonner les politiques économiques à travers la planète. Les chinois, les Indiens et les Brésiliens apprécieront. La réforme de la gouvernance mondiale espérée lors du sommet de Washington, en décembre 2008, a fait une escapade à Toronto.

LES PRINCIPAUX RESULTATS DU SOMMET DU G20

Ce n’est une grande surprise, compte tenu des annonces de ces derniers jours, la taxe bancaire ne sera pas adoptée par les pays membres du G20. « Nous avons convenu que le secteur financier devrait contribuer de manière équitable et substantielle pour payer la charge associée aux interventions gouvernementales, lorsque  elles se produisent, pour réparer le système financier «.

D’autres pays suivront différentes approches. La France, la Grande Bretagne et l’Allemagne sont les plus fervents promoteurs et sont prêts à l’appliquer, même sans l’approbation de leurs partenaires. Les Etats-Unis, eux ont inscrit dans leur projet de loi sur les banques, un prélèvement de 19 milliards de dollars. Hélas ce même congrès américain vient d’écarter sans ménagement ce projet, arguant du fallacieux alibi « il ne faut pas brider la fragile croissance«. Cependant, des pays comme le Canada ainsi que quelques pays émergeants demeurent opposés à cette idée, estimant que leurs établissements n’ont rien à se reprocher et par dessus du marché, ils sont déjà imposés.

En ce qui concerne le risque systémique, le communiqué du G20, selon toute vraisemblance, devrait maintenir l’année 2012, comme date butoir pour la mise en œuvre des nouvelles normes bancaires prudentielles . Ces dernières visent à contenir le risque que représentent les établissements de taille systémique à l’ensemble de l’économie.

Par ailleurs, dans une lettre adressée au G20, dimanche, le Forum de la stabilité financière rappelle l’importance de l’enjeu et demande l’appui des pays membres. Son Président, l’Italien Mario Draghi, a annulé deux points de presse, témoignant de tensions sur cet épineux dossier.

En effet, le très puissant lobby des banques, mène campagne pour écarter les ambitions du G20, avançant qu’un relèvement des fonts propres, trop fort et trop rapide, tout comme de nouvelles contraintes de liquidités provoqueraient une contraction du crédit et menacerait la fragile reprise qui commence à pointer le bout du nez.

Par ailleurs, le « Financial Times « prédisait que les exigences de liquidités seraient abaissées. De son côté l’Agence « Reuters » écrivait, samedi, que les banques avaient obtenu, ce qu’elles voulaient, un délai, le même jour, comme date butoir,   2012 sans garantir une prompte application de sitôt.

D’un autre côté, un travail de calibrage serait en cours d’exécution, au sein du Comité de Bâle, afin de pouvoir faire   aboutir,  au sommet du G20, à Séoul, le 11 et le 12 novembre prochain une résolution dans ce sens . Serait-il un vœu pieux ? Personne ne le saura avant la clôture du sommet de Séoul. Mais il n’est pas interdit de rêver. Sachant qu’il fallait plus de capitaux et de meilleure qualité, s’époumone José Manuel Barroso, Président de la commission Européenne.

Le dernier point noir de ce sommet, reste la reculade sur le commerce extérieur. En effet, rappelons-nous du sommet du G20, de Pittsburgh durant lequel, le G20, s’est engagé à conclure le cycle de Doha « d’ici la fin de 2010 ». Depuis, les discussions n’ont guère avancées. Mais tout le monde sait que les cycles de l’OMC, ne sont qu’une machine à produire de la bureaucratie et des documents indigestes *.
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* voir notre article « l’OMC : La Pieuvre aux pouvoirs occultes » paru sur ce site Internet «www. dr- ben-abdallah.ch. « Début sept. 2009            


Par ailleurs, dans son texte de dimanche, le G20, « renouvelle son soutien pour achever le cycle de Doha », mais ne fixe plus de date butoir pour ce cycle, rappelons-le, avait commencé en 2001, dans la capitale du Qatar. Malgré tout, lors d’un déjeuner, Barak Obama a fait beaucoup de déclarations qui pourraient constituer un « tournant «.

En effet, le Président américain, dont le pays bloque les négociations, a déclaré qu’un accord sur Doha est faisable et qu’il serait là à le défendre devant le congrès. Nous attendons toujours des actes. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
 

LE BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL RAPPELLE LE G20 À L’ORDRE EN LUI DEMANDANT DE REPERCUTER LA REPRISE SUR LA CREATION D’EMPLOIS

La crise financière a créé   entre 30 et 50 millions de chômeurs en 2008. Le BIT a demandé formellement aux dirigeants des vingt puissances mondiales de tenir leur promesse faite à Pittsburgh de faire de l’emploi une priorité .Hélas le document final de ce sommet n’a pas abordé ce sujet, pourtant crucial .

En effet, la reprise économique pointe timidement son nez, mais la création d’emplois se laisse attendre. C’Est-ce constat amer que le Bureau International du Travail (BIT) a demandé au G20, lorsqu’ il se réunira, la fin de semaine à Toronto, de mettre l’emploi au cœur de ses préoccupations. Cela veut dire en clair « que les dirigeants mondiaux devront tenir leurs promesses faites à Pittsburgh sous la présidence de Barak Obama, en plaçant la création d’emplois au centre de la reprise économique «  a déclaré Juan Soma via, secrétaire général du BIT .

En effet, cette organisation tripartite qui réunit les représentants des travailleurs, du patronat et de l’État a conclu son assemblée annuelle vendredi dernier, à Genève sur une note très pessimiste, selon laquelle entre 30 et 50 millions de postes de travail ont été sacrifiés à cause de la crise financière et économique de ces deux dernières années (2008-2009). Le nombre de chômeurs a grimpé l’an dernier à 210 millions de plus haut niveau jamais enregistré.

Par ailleurs, Juan Soma via a précisé que le BIT ne disposait d’aucune indication laissant entrevoir une éventuelle baisse du taux mondial de chômage, cette année, malgré les balbutiements de reprise économique, çà et là.  Selon le BIT, les mesures de relance budgétaire adoptés par de nombreux pays industrialisés ou émergeants ont crée ou sauvegardé 21 millions d’emplois en 2009 et 2010

En effet, selon une étude intitulée « La crise mondiale : commerce et emploi », publiée, lundi dernier, par le BIT, le commerce international a agi comme une courroie de transmission de la crise des économies développées aux pays émergeants.
Les auteurs de cette étude interne relèvent que le volume du commerce mondial a baissé d’environ 12% en 2009 et que pendant la même période le chômage mondial s’est accru de 9%. Les salaires ont également baissés durant cette période.  Reste à savoir, qu’il s’agit d’une étude interne dont la validité reste sujette à caution tant quelle n’a pas fait l’objet d’une publication reconnue internationalement.

Par ailleurs, il apparaît dans cette étude, que ce sont les pays développés qui avaient été touchés, par une évolution négative de l’emploi.  Contrairement aux pays émergeants, qui résistent mieux à la crise malgré une augmentation significative du chômage.  Surtout du sous-emploi, à cause de la dépendance de certains pays des exportations ainsi que la baisse du commerce.  Obligeant ainsi,   les entreprises à licencier à tour de bras,   dans le secteur de l’industrie automobile, malgré les multiples relances comme l’aide à l’achat de véhicules par des particuliers. 

Ce tâtonnement gouvernemental n’a pas incité une relance économique franche qui permet à reprendre confiance dans l’avenir et par conséquent relancer la consommation qui stagne dangereusement dans la zone Euro. A cette tare, s’est greffé un protectionnisme diffus qui empêcha la concrétisation d’une relance économique qui tarde à venir.

Si les subventions ne profitent pas aux entreprises locales, la création d’emplois reste encore minimale. Il est donc impératif d’assainir les finances publiques, comme le font certains pays en Europe. Cependant, il est tout à fait important de maintenir une protection sociale nécessaire à maintenir une cohésion nationale.

SOMMET DE TORONTO : LE CHEMINEMENT VERS UNE NOUVELLE DECEPTION

Rappelons-nous des promesses du premier G20, juste après la faillite retentissante de la banque d’affaire Lehmann Brothers ainsi que les quatre rencontres du même genre qui suivirent dont l’objectif principal est de construire un cadre réglementaire de surveillance accru du système financier international afin d’assurer la vitalité économique mondiale nécessaire aux besoins des citoyens et des entreprises.

Compte tenu des résultats mitigés des trois premières rencontres, il n’y a rien à attendre de nos dirigeants qui adorent s’abriter derrière leur petit doigt et abdiquer devant la puissance des banques. Quant à la planète finance, elle continuera à progresser selon les vœux des Américains d’une réforme réglementaire de Wall Street, déjà acceptée par les chambres, d’une part et le tâtonnement, doublé d’une absence de coordination entre les autorités européennes, d’autre part. Par ailleurs, tous les opérateurs s’accorderaient pour dire que ces nouveaux principes exigeraient de nouveaux principes de solidarité entre les pays concernés.
 
Faute de quoi, les agents économiques s’empresseraient de tirer profit des différences des régimes juridiques, comme vient le démontrer la crise.  

Rappelons-le, il y  a une année, à Toronto, les membres du G20 ont rédigé l’agenda d’une réforme internationale  ambitieuse préconisant une réglementation financière qui reposait sur plusieurs piliers de nouvelles normes destinées aux grandes institutions financières .

Les hedge funds n’échapperont pas non plus à la réglementation, avec à l’appui une surveillance de l’enregistrement des agences de notation de crédit. A ce catalogue de bonnes intentions s’est greffé le refrain de la fin du secret bancaire et son corollaire le contrôle des bonus et des salaires exorbitants des dirigeants.

Hélas, les objectifs initiaux quoique bien intentionnés, avaient été jetés aux orties lors du dernier sommet de Toronto, tout en mettant l’accent sur une reprise, pour le moment, virtuelle, suite à une crise économique et financière globale, sur la mise en œuvre des engagements pris lors des précédents sommets du G20.

Où en sommes-nous à l’heure de la clôture de ce sommet, somme toute raté ? Les Etats-Unis, ont produit, et c’est remarquable, la réforme réglementaire la plus radicale depuis le « Security and ex-change Act » de 1934. En décembre 2009 déjà, soit sept mois seulement après le sommet de Londres. Comme nous l’avons évoqué dans notre éditorial concernant les G20, de Londres et Pittsburgh, que « la montagne avait accouché d’une petite souris grise « **.   La chambre des représentants avait adopté par 223 contre 202, la réforme Wall Street et l’acte de protection des consommateurs de 2009 qui venait d’être approuvé par le sénat. L’acte de « Wall Street » corrige partiellement les erreurs qui avaient conduit à la crise de 2008, car il reste encore à faire pour assainir un système qui a échappé totalement à ses concepteurs en devenant aveugle, sourd et muet.  Il impose particulièrement, la ratification par les actionnaires des rémunérations de managers « say on pay ». Il réglemente, par ailleurs, avec minutie les dérivés hors cote et impose, pour la première fois dans l’histoire, la participation des consommateurs dans le contrôle des institutions financières, en imposant l’enregistrement obligatoire des hedge funds et du privat equity    et surtout le contrôle drastique des agences de notation afin d’assurer la protection des investisseurs.

Mais qu’en est-il des pays Européens ? Surtout le couple dominant franco-Allemand ? Ou le vrai détenteur du pouvoir, en l’occurrence Londres qui se confond avec sa City ?
Que deviennent les suiveurs comme l’Italie, le Portugal, la Grèce ? Vont-ils devenir les pareras de la Finance. En tout cas après maintes tergiversations la Grèce a été sauvé in extremis, avec à la clé, une cure d’amégrissement drastique qui a mené à l’insurrection ouverte contre le pouvoir Papandréou, fraîchement élu, après la défaite de ses adversaires.
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** lire notre article : LE G20 DES CONTRASTES, paru sur notre site Internet « www.dr-ben-abdallah.ch

Le parlement européen a débattu de la proposition de directive sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs qui, en résumé, « éradique d’Europe les hedge funds et les sociétés de courtage«. Elle a également fait valoir le fait qu’elle avait signé des accords avec les « paradis fiscaux », notamment la Suisse et le Luxembourg, auprès du secret bancaire.

Pendant ce temps, les leaders européens, qui ont été très occupés par d’autres problèmes, comme les élections en Allemagne et la faillite de fait de la Grèce ont fait le voyage avec l’espoir qu’un autre fera le ménage à leur place . Malgré l’échec de ce sommet, les fanfaronnades européennes n’ont pas manqué de fleurir sur les toits de Toronto. José Manuel Barroso, l’intitule Président de la Commission Européenne a claironné la « réussite d’un sommet difficile qui a aboutit à un arrangement qui satisfait tout le monde » (…) sic !   

Le seul pays, de la zone Euro,   qui a pris les mesures qui s’imposent,  reste l’Allemagne qui a fait adopter  par son gouvernement un vaste plan d’austérité chiffré à quatre-vingt milliards d’euros, étalé sur quatre ans (2010-2014). Les mesures adoptées devraient permettre au pays de redresser ses finances publiques, toutefois tous les éléments sont loin d’être certains.

Au programme, une réduction drastique du budget de la défense, des suppressions de postes dans la fonction publique ou encore des ajustements dans les dépenses sociale avec à la clé l’instauration d’un nouvel impôt .

Par ailleurs, à court terme, les finances publiques allemandes vont profiter d’une possible reprise économique plus rapide et plus vigoureuse capable de relancer une économie allemande qui n’a pas fléchit, malgré la récession et la déroute financière causée par la politique du casinos importée des USA en 2008.

En effet, ministre des finances, Wolfgang Schäuble, a présenté mercredi dernier, le projet de budget 2011 du gouvernement, la première étape d’un long chemin qui doit permettre à l’Allemagne de redresser ses finances publiques. Ce budget devrait marquer la césure dans la politique budgétaire du pays, après d’un endettement record de 62, 5 milliards d’euros, (87 milliards de Francs), cette année. Les déficits publics doivent reculer chaque année, un peu plus, jusqu’à atteindre, 24, 1 milliards de Francs, en 2014, conformément aux objectifs d’assainissement des finances publiques inscrits dans la constitution allemande depuis l’été dernier.

L’an prochain, le déficit de l’État fédéral atteindra 57,5 milliards d’euros (77 milliards de Francs) contre 76,6 milliards (102,4 milliards de Francs), prévus par le précédent gouvernement d’Angéla Merkel, quand elle gouvernait avec les socio-démocrates.

Le plan d’économie, dont tous les détails ne sont pas encore connus, touchera, avant tout , les budgets sociaux qui représentent la moitié des dépenses fédérales, et la défense , dont la contribution pourrait s’élever à 9,33 milliards d’euros (12, 4 milliards 
De Francs, selon le « Bild zeitung «.
 
L’Allemagne pourrait ainsi renoncer au Talarion, l’avion sans pilote que prépare EADS et réduire ses effectifs armés, voire renoncer à l’incorporation obligatoire.

Par ailleurs, selon toute vraisemblance, l’assainissement des finances publiques sera moins douloureux que ce que redoutait la coalition dans un premier temps : économie allemande se porte mieux qu’escompté, avec un taux de chômage relativement modeste (7,5%) ce qui permettra au ministère des affaires sociales d’économiser 10 milliards d’euros (13, 4 milliards de Francs) l’an prochain. Pour certains puristes adeptes de l’orthodoxie financière, ce plan d’économie n’est pas ambitieux et demande au ministère de procéder à des coupes claires dans le social et les subventions. A commencer, par raboter les subventions dans le charbon et le solaire, ainsi que les avantages sociaux de certains corps de métiers.

Lundi, la coalition s’était mise d’accord sur un compromis qui doit permettre d’assainir les comptes des caisses d’assurances maladie, en augmentant les cotisations des salariés de 0,6 point, à 15,5%.

« Nous n’avons pas d’autres choix que d’engager de strictes économies ». Assure le ministre de l’économie, Rainer Brüderle. « Nous ne pouvons pas vivre au dessus de nos moyens ajoute-t-il «. « L’Allemagne joue un rôle de modèle dans la zone euro », insiste le gouvernement, dans un texte consacré à ce sujet. Et d’enfoncer le clou à l’adresse de ses voisins et des partenaires de l’Allemagne : « Dans les mois à venir, il s’agira avant toute chose que les pays de la zone euro et les autres prennent résolument le chemin de la consolidation de leurs budgets publics «  .

En effet, Berlin, particulièrement attaché à sa stabilité financière, pour des raisons historiques , liés aux douloureux souvenirs de la République de Véhmart, dans les années trente et la montée du National socialisme qui entraîna l’Allemagne dans les tourmentes de la deuxième guerre mondiale . Plus récemment les leçons tirées de la crise grecque : Les Allemands sont persuadés, à juste titre d’ailleurs, que sans les déficits publics excessifs des pays du Sud, il  n’y aurait jamais eu de spéculations sur l’euro . (…) sic !

Cependant, la rigueur allemande irrite certains partenaires, particulièrement les Etats-Unis qui craignent que de tels plans n’affaiblissent la demande mondiale et ils n’ont pas tout à fait tort. Pour que l’économie mondiale tourne en rond, il faut trouver un équilibre entre l’épargne et la consommation, tout en jugulant la spéculation par des mesures contraignantes qui tardent à venir, malgré la volonté affichée par les européens.
             
LA DÈROUTE FRANCAISE

Minée par les affaires, la France n’a pas eu droit au chapitre, pour faire valoir son rang au sein de la communauté européenne pour peser sur le déroulement des évènements, comme l‘Allemagne.  Dans un climat politique délétère causée par l’affaire Woerth, ministre du travail et ancien ministre de budget, impliqué dans une affaire de corruption et d’évasion fiscale, affaire « Woerth-Bettencourt ». Alors que 64% des Français jugent les dirigeants politiques plutôt corrompus, qualifiant ainsi, l’ère Sarkozy étant l’ère de l’indécence et du « bling-bling « qui avait commencé avec le fameux dîner au Fouqu’es et se prolongea jusqu’à  Malte, au frais d’un industriel qui a pignion sur rue dans une multitude d’affaires. Le risque de collusion entre la haute finance et le pouvoir est de mise. Sachant que dans le cas d’espèce, il y a bel et bien, conflit d’intérêt et mélange de genre partout. « C’est la République des potes du Président » ironise un connaisseur de la politique française.  En effet,   le premier geste de bonne volonté  du nouveau gouvernement Sarkozy, fut le vote d’un texte de loi instaurant l’exonération fiscale au dessus de 50% du patrimoine personnel connu sous l‘appellation « le bouclier fiscal ». Arguant du fait d’inciter les grosses fortunes à revenir. Il s’agit en effet, d’un cadeau sonnant et trébuchant à la France d’en haut qui l’avait élu en 2007.

L’affaire Bettencourt n’est que l’avatar d’une politique inégalitaire au service des dominants qui, par la même occasion s’autofinancent par le bias d’un prélèvement qui ne dit pas son nom. En effet, le pouls de la France ne bat, ces derniers jours, qu’au rythme des révélations. Trois jours, après avoir livré un témoiniage explosif au site d’information « Mediapart », la comptable des Bettencourt, Claire T. est revenue sur une partie de  ses déclarations de  mercredi .« En partie seulement« , temporise « Mediapart », faisant valoir que le site Internet d’information est mis sous pression par les amis du pouvoir, allant du simple dénigrement jusqu’à l’injure. Ce qui a soulevé un tollé au sein de la profession et l’indignation de grandes pontes du journalisme français comme Jean-François Khan, ancien fondateur et directeur de « Marianne« , Laurent Joffrin, directeur de « Libération » et bien d’autres .


CONCLUSION

Encore un G20 qui se casse la figure sans apporter de réelles solutions à la crise financière, venue d’Amérique et la crise économique qu’elle avait généré. Le   Contribuable lambda paye et payera l’addition au prix fort. Un G20 qui a oublié ses engagements et qui pousse les échéances pour gagner du temps, tout en essaynt de sauver la face avec des promesses, jamais tenues.

Le coût de cette escapade canadienne est chiffré à 700 millions de dollars au frais de la princesse avec à la clé des manifestations, des casses et des bastonnades, au grand dam des libertés individuelles. Quel gâchis !


DR MOHAMED BEN ABDALLAH
DR OF BUSINESS ADMINISTRATION
SPECIALISTE EN MACROECONOMIE DU MAGHREB
&

ANCIEN REDACTEUR EN CHEF DE L’AGENCE DE PRESSE
IPA PRESS & COMMUNICATIONS AGENCY SARL
BASEE A COINTRIN GENEVE


 
05/08/2010