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EDITORIAL ECONOMIQUE

G 20 SEOUL : CHRONIQUE CREPUSCULAIRE DE LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE

Le rideau vient de tomber sur le sommet du G20, le sommet le moins occidental de la petite histoire du G20. Il ne s’agit pas seulement d’une question de lieu, même si ce « petit machin » ne se réunissait, pour la première fois, ailleurs qu’en Occident.

En effet, après Washington, Londres, Pittsburgh et Toronto, le sommet de Séoul semble accélérer le basculement de la « gouvernance « économique mondiale vers l’Est et le Sud. Ce n’est pas seulement parce que la croissance de ces régions est trois fois supérieure à celle de l’Ouest, mais aussi grâce au pari gagnant du Président sud-coréen sur la perspective d’une amélioration de la gouvernance mondiale en améliorant l’agenda du « petit machin «  qu’est le G20 .

En effet, les pays émergeants, voir même ceux qui commencent à émerger, sont rentrés chez eux soulagés. Certains d’entre-eux, contents d’avoir empocher l’ébauche d’un système de protection afin d’éviter la répétition des crises. Toutes proportions gardées, il ne s’agit que de promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Car subir une crise comme celle de 1997, en Asie et qui avait asséché les caisses des tigres, obligeant ces derniers de renoncer à leurs projets faramineux, faute d’Investissements Directs Étrangers (IDE).

L’autre promesse de taille, reste l’ouverture des discussions sur le libre-échange qui pourraient reprendre, leur donnant ainsi un atout supplémentaire pour étendre leur modèle de croissance, à l’instar du modèle sud-coréen qui avait inspiré le programme de développement du G20. Il s’agit d’une forme de reconnaissance qui profitera aux pays à bas revenus. Ces « bonnes nouvelles » intéresseront peut-être les investisseurs et autres exportateurs occidentaux, tournés vers l’Asie. Face à ces « gagnants « de Séoul, les vieilles économies rentrent les mains vides. Ce n’est que du provisoire, vous diront les sherpas occidentaux. La riposte ne s’était pas fait attendre longtemps. Les Etats-Unis ont repris tout de suite le jeu des attaques contre la Chine, en rétorsion contre le refus de la Chine de réévaluer le Yuan. Ils ont également échoué à conclure un accord de libre-échange qualifié d’important avec la Corée du Sud.

Par ailleurs, le décalage est encore plus frappant pour l’Europe. Du G20, elle ne rentre qu’avec un maigrichon statu quo sur la guerre des monnaies ou les déséquilibres des comptes courants. Alors que la crise dans la zone euro semble repartie comme au printemps, les responsables allemands, britanniques, italiens, français et espagnols pourtant tous réunis à Séoul, n’ont pas de message spécifique à rapporter au G20. Ce qui en dit long sur la non crédibilité de l’Union Européenne, ce mollusque invertébré qui sort bien affaibli de cette épreuve. Ce qui n’empêche pas son secrétaire général, le Portugais, José- Manuel Barroso de parader comme un paon. Après on se demande comment cette Europe invertébrée pourrait œuvrer à un rééquilibrage de l’économie mondiale, alors qu’elle ne peut éteindre le feu qui couve en son enceinte ?

                          
LE G20 AURAIT VOULU CONVAINCRE L’OPINION PUBLIQUE DES BIENFAITS DU LIBRE-ECHANGE, PEINE PERDUE !

Pour faire avaler l’amer potion de l’échec du cycle de  Doha, en panne depuis neuf ans, les fonctionnaires  de l’OMC ont fabriqué de toute pièce un rapport chiffré sur la création d’emplois que pourraient apporter un abaissement de moitié les barrières du commerce mondial (…) sic!

En effet, la surprise n’est pas venue, tant de l’ampleur des emplois qui pourrait être crée que la rapidité avec laquelle cela c’est produit. Jeudi, après midi, au centre de Coex qui accueillait à Séoul, depuis hier, le cinquième sommet du G20, Kenneth Ash s’enthousiasmait pour le rapport que son organisation, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), avait publié le samedi dernier.

En effet, dans un rapport de 47 pages, on peut lire une hausse des ambivalences de l’emploi qualifié qui se situe entre 0,1% et 4%. Quant à l’emploi non qualifié, il se situerait entre 0,9% et 3,9%. La Suisse se situe dans la moyenne. A long terme, toujours selon ce fameux rapport de l’OCDE, l’emploi progresserait partout, mais pas avant 2013. Ce scénario s’inspire de la situation actuelle qui, rappelons-le est catastrophique  Seuls quatre des vingt- huit pays passés en revue voient alors l’emploi se contracter, au maximum de 1,4%, côté salaires. Le modèle prévoit une hausse, entre 2% et 8% à long terme. En Suisse, ils peuvent augmenter de plus de 6%, selon les dernières statistiques fédérales. Kenneth Ash reconnaît, par ailleurs, que dans certains secteurs, beaucoup de personnes vont perdre leur emploi et pour elles, il faut trouver des solutions ainsi que des mesures d’accompagnement financières et surtout de formation continue.

Par ailleurs, il serait de bon aloi, de noter que ce fameux rapport est une condensation d’analyses et de rapports de plusieurs agences onusiennes qui ne partagent aucune cohérence intellectuelle ou structurelle, à l’image de la Banque Mondiale, le BIT et surtout l’OMC, dont le but officiel est donner du grain à moudre à l’Assemblée générale de l’Onu et assurer ainsi leur survie.  

Le but politique principal de cette pantalonnade, selon Kenneth Ash, c’est faire avaler une couleuvre à l’opinion publique en le convainquant de la nécessité de la libéralisation des échanges, alors que le chômage a pris l’ascenseur, dans au moins dix pays du G20, par rapport à 2009, relève le BIT, dans son dernier bulletin d’information. Ce qui n’a aucun rapport avec les sombres années pendant lesquelles le nombre de chômeurs culminait à 210 millions de chômeurs, en 2007. Tout en ajoutant, que dans le même temps, les salaires réels s’étaient effondrés de 4% de leur niveau d’avant la crise. Rappelons-nous, qu’en juin dernier, à Toronto, les pays du G20 avaient abandonné toute date butoir pour conclure ce « fameux » cycle de Doha, lancé en 2001, mais toujours en panne (…) sic! Il s’agit d’un hochet à agiter, de temps en temps, face aux pays pauvres en leur miroitant l’égalité du traitement face aux mastodontes du commerce international et ouvrant à leurs produits les portes du marché international.

Selon certains incorrigibles optimistes, ce rapport pourrait aider à faire avancer les choses et faire bouger les lignes, espèrent plusieurs responsables à Séoul, tout en assurant qu’ils en font leur priorité (…) sic !


LE G20 SE PAYE UNE ROCADE D’UNE ANNEE SABBATIQUE EN REPOUSSANT LA REFORME DES CHANGES A 2011 « IN CHÂÂ ALLAH » !

Le cinquième sommet des plus grandes économies s’est achevé vendredi à Séoul sans escalade dans les différents monétaires. Séoul a repris une vie normale, vendredi soir, quelques heures après le sommet du G20. De leur côté, les membres du G20 ont, comme d’habitude, festoyé aux frais de la princesse, en fêtant leur « réconciliation « sur les taux de changes et les déséquilibres extérieures de leurs économies.

Il s’agit de deux sujets qui, jusqu’à jeudi soir avaient déclenché de sérieuses attaques publiques entre anciens et nouveaux riches. En particulier, les Etats-Unis appelaient la Chine à réévaluer le Yuan. Ils voulaient aussi limiter les excédents commerciaux, ce qui déplaisait aussi à l’Allemagne, l’autre plus grand pays exportateur.

Par ailleurs, de nombreux membres du G20, reprochaient à Washington de mener une politique de dévaluation compétitive du dollar qui comme l’écrivait un éditorialiste maghrébin « le dollar est notre monnaie qui reste votre problème «. (…) sic !

Le communiqué final préconise que les économies avancées vont être vigilantes face à la volatilité et aux fluctuations désordonnées des changes. Ces actions pourront aider à réduire le risque d’une volatilité excessive des flux des capitaux auxquels font face certains pays émergents. Ce qui n’avait pas empêcher le jeu des déclarations de reprendre dès la fin du sommet.

Dans cette même déclaration finale, le G20 a décidé de renvoyer la réforme du système monétaire international à l’année prochaine ou aux calendes grecs, vous dira Sarkozy, Président temporaire du collège informel du G20, siègeront plus de 20 pays en France, prochain pays d’accueil du « petit-machin » à Cannes au mois de novembre 2011.

Quant au, président français, Nicolas Sarkozy, fidèle à son image de surenchérir,   il enfonça le clou, en annonçant la tenue d’une réunion sur les changes, en Chine, au printemps prochain. Tout en ajoutant : « que la Suisse monétaire, ça compte et qu’il est important qu’elle soit invitée aux séances de travail «, refusant cependant de lui réserver une place à la table du G20.  Alléguant que la Suisse est présente dans toutes les Commissions et ce sont largement suffisant. Les Helvètes apprécieront !

Par ailleurs, concernant les déséquilibres, des comptes courants, le G20 renvoie la balle au Fonds Monétaire International (FMI), chargé d’élaborer une série d’indicateurs, pour mieux les identifier et les traiter (…) sic !

Selon un observateur international, si les membres du G20 n’ont pas réussi à dégager des solutions aux multiples problèmes posés par la gouvernance économique mondiale, ils n’ont pas, non plus, envenimé les choses en faisant exposer au grand jour leurs multiples fractures. De l’avis général, le sommet de Séoul est un échec total, à l’instar des autres sommets qui, rappelons-le, avaient accouché d’une souris.

LES PRINCIPAUX ENGAGEMENTS PRIS À SÊOUL

Les décisions du G20 visent avant tout à consolider la reprise de l’économie mondiale afin parer aux multiples déséquilibres générées par les crises économiques et financières survenues ces quinze dernières années.

En effet, pour rééquilibrer l’économie mondiale, les Américains voulaient limiter à 4% du Produit Intérieur Brut (PIB) les excédents ou les déficits des comptes courants dans le solde commercial. Il s’agit d’un chiffre étroit, hurlent les pays émergeants, pusqu’il ne tient pas la rampe et s’enfiche des spécificités des pays, avait expliqué, Dominique Strauss Khan, le directeur en exercice du FMI. Par ailleurs, l’instrument d’affrontement dans la guerre des monnaies demeure le seuil de 4% qui pourrait pénaliser la Chine et l’Allemagne, mais pas les Etats-Unis. Le FMI était chargé officiellement d’affiner le concept de « revenir dans le cadre » (…) sic !

En effet, le G20, aurait au moins pu avancer quelques idées, regrette l’économiste CIGI, Daniel Schwanen. Pourquoi la Chine n’aurait-elle pas pris l’engagement d’augmenter ses importations en favorisant, la hausse du pouvoir d’achat de sa classe moyenne, ce qui réduit drastiquement son déficit ? Washington aurait pu, de son côté annoncer vouloir augmenter l’épargne des Américains.

La nouvelle apaisante, reste l’adoption de Bâle III. En effet, le terme de Bâle III, ne figure pas formellement dans le communiqué final. Cependant, comme attendu, les membres du G20 avaient adopté les nouvelles normes en matière de fonds propres et de liquidités définies par le Comité de Bâle. Mais tout reste à faire, car les mastodontes de la finance internationale s’opposent à ses mesures qui, selon des « éminents », de telles mesures freineraient la croissance (…) sic ! Ces incorrigibles ne s’avouent jamais vaincus, même après la débâcle financière de 2008.

Concernant les établissements trop grands pour faire faillite, le G20 demande au Conseil de stabilité financière de poursuivre son travail. Ce dernier avait rendu un rapport sur la manière de procéder pour réduire les aléas de l’impunité dont profitent les banques.

Par ailleurs, aucun établissement bancaire n’a été pointé du doigt, ce qui laisse aux banques toute la latitude aux banques de s’autoréguler, laissant en rade l’idée  du Président français d’établir une liste de banques susceptibles d’encourir des risques inconsidérées aux économies européennes

 Arguant du fait que même les établissements bancaires de taille moyenne peuvent, elles aussi, engendrer des risques fatals, dans certains cas, notamment dans les pays de l’Europe du Sud, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande. L’Italie et la France restent en sursis, du fait qu’elles bénéficient encore de la confiance des agences de notation. Mais jusqu’à quand ?  Car le flux monétaire de certains pays appartient à des fonds non nationaux, susceptibles de changer leur fusil d’épaule, notamment les fonds de pension étrangers qui s‘enfichent éperdument des besoins des pays concernés.

Le G20 a aussi récité sa litanie sur le cycle de Doha, en panne depuis 2001, faute de consensus et surtout de la mauvaise réputation de l’OMC, ce mollusque visqueux qui donne la nausée aux alter mondialistes et aux pays émergents qui exècrent cette institution héritée de l’abominable GATT.

Pour faire bonne figure, le G20, dit non au protectionnisme et oui à l’ouverture des marchés. Sans fixer d’échéances, bien entendu, soulignant au passage, que ce fameux cycle de Doha sera clos en 2011. Promis, juré, craché ! Comme l’affirme, le Directeur général de l’OMC, le Français, Pascal Lamy. Mais peut-on croire à une parole d’honneur d’un Français ? Tout est relatif, mon cher Watson. Tout reste à faire au prochain sommet restreint de la « pieuvre » qui se tiendra à Genève du 15 au 17 décembre 2010. N’insultons pas l’histoire, mais le nouveau cycle de Doha, sera, au meilleur, un échec et au pire un échec total. De grâce, arrêtons les frais !

Ce qui est remarquable, reste la montée en flèche de la crédibilité du FMI, alias, la terreur des pauvres qui se voit renforcé dans ses prérogatives, mais la redistribution des pouvoirs au sein de cette institution est repoussé, encore une fois, laissant les pays émergents à leur faim, tout en leur miroitant une nouvelle distribution de siéges.

Au total, le nombre de 24 sièges sera maintenu, ce qui laisse croire que celui du groupe mené par la Suisse, n’est plus menacé. Avec 16,6% des voix, les Etats-Unis conservent leur droit de veto. Ces virtuels changements devraient, toutefois entérinés par les parlements nationaux. Le processus durera jusqu’à 2013. D’ici là, l’eau aura coulé sous les ponts. Quand aux pays émergents, ils peuvent toujours espérer (…) In chââ Allah, ils deviendront grands … Et Dominique Strauss Khan rempilera pour un nouveau mandat, si la   super-Ségo ne le nommera pas premier ministre dans son futur gouvernement virtuel en 2012. SI elle gagne les élections.

Quant au développement, ce n’est pas encore un mouvement à la Milton Fredmann, qui ouvre les marchés pour les laisser faire. Dans sa bonté divine, le G20 avait fait attention à l’emploi, à la formation afin d’apporter les compétences téchniques nécessaires. Pour juguler la corruption, il peut toujours s’inspirer des belles pratiques de la FIFA ou du CIO de feu, le baron de Samaranch. (…) sic !

Le climat et la corruption ont passé entre les gouttes, car après l’échec du sommet de Copenhague, sur le changement climatique, le G20 s’est engagé à parvenir à un résultat prochainement à Cancun, au Mexique. Sommet, dans lequel, les chefs d’États, veulent également combattre toutes les formes de corruption dans le monde et étendre le filet de sécurité financière.

LES GRANDS SUJETS DE FRICTIONS

En effet, les pays industrialisés, comme leurs corollaires émergents sont restés divisés, malgré la parodie de réconciliation de façade, au bon milieu du sommet pour les raisons suivantes :

En premier lieu, dans une croissance molle, un chômage élevé et un endettement coûteux minent les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. Ces derniers exigent des compromis de la part de la Chine qui fait la sourde oreille à leurs appels, ce qui avait provoqué la des monnaies pendant un bon mois.

En effet, forger les outils de la paix monétaires, il y a une semaine en évoquant les objectifs de son pays qui présidera le G20 l’an prochain, la ministre française de l’économie répondait en quelque sorte, à son homologue brésilien, fin septembre dernier, ce dernier s’inquiétait de la « guerre des monnaies » qui menaçait la compétitivité de son économie. La critique visait en particulier, les Etats-Unis, accusés de laisser se déprécier le dollar, dans le but de soutenir leurs exportations et par conséquent, leur croissance. En effet, le billet vert se situe actuellement, à un élus bas historique face au franc suisse. Il vaut environ 97 centimes.

Par ailleurs, ces derniers mois, le Brésil, la Corée du Sud ou encore, l’Afrique du Sud, avaient riposté en renforçant le contrôle des capitaux. Le Japon, de son côté, est intervenu sur le marché des changes, comme d’ailleurs la Suisse qui l’avait anticipé, au printemps dernier, face à l’Euro. Quelques semaines plus tôt, l’annonce d’un assouplissement de sa politique monétaire, les Etats-Unis qui avait accentué la faiblesse du billet vert. Ravivant ainsi, la guerre des monnaies.

En effet, afin de soulager la pression sur la Chine, le G20, sous la pression de Washington, cessa de critiquer ouvertement la Chine pour avoir laissé sa monnaie sous-évaluée pour encourager ses exportations, refusant ostensiblement de réguler leur taux de change. Une idée rejetée par Berlin. Puis abandonné par Washington.

En ce qui concerne la réforme financière, elle devait encore patienter, au moins une année, voire plusieurs, car les banques refusent toute idée de contrôle externe. Pourtant, promise en avril 2009, la réforme de l’architecture financière internationale prend du retard. La principale mesure d’encadrement des banques « trop grandes pour faire faillite « que les spécialistes appellent plus volontiers « institutions financières d’importance systémique » (SIFI) aurait dû être représentée à Séoul. Elle est désormais reportée sine die à avril 2011 par le Comité de Bâle qui planche sur la question. Une liste de ces SFI, dont l’UBS et le Crédit Suisse, pourrait être publiée, croyant savoir le « Financial Times ».  Alors que la liquidation d’une grande banque internationale exigerait une coopération accrue entre les autorités de surveillance, les États rechignent toujours à se livrer les informations confidentielles nécessaires.

En effet, certains spécialistes s’inquiètent du « sauve qui peut « , une situation où chacun fait quelque chose dans son petit coin . La Suisse l’a fait, d’autres vont la suivre. La progression se fait d’avantage au cas par cas et non au sein du G20.

Par ailleurs, le rôle des agences de notation financière reste encore au stade des intentions et des déclarations fracassantes de politiciens en manque de publicité. Alors que l’Union Européenne avait présenté un plan pour les encadrer. Peine perdue selon toute vraisemblance. Car le G20 a toujours abdiqué face aux banques et leurs collaborateurs, les agences de notation financière.

En troisième lieu, face à un taux de chômage très élevé, la tendance protectionniste s’est affirmée ces deux dernières années, ce qui a provoqué une vague généralisée de dévaluations compétitives, dans le but de favoriser les exportations pratiquées par plusieurs pays font craindre la résurgence du protectionnisme .

En effet, aux Etats-Unis, la pression syndicale s’est fait sentir sur les importations de produits asiatiques ces derniers mois. Une pression qui commence à faire son effet, si on croit les derniers chiffres des statistiques officielles.  Certains États ont banni le sous-traitement à l’étranger comme ils ont rendu plus difficile l’obtention de visas pour travailleurs qualifiés étrangers. Pour sa part, la chine fournisseur de 90%des terres rares à l’industrie électronique mondiale vient de fermer le robinet des exportations.

Par ailleurs, dans son rapport au G20, l’Organisation Mondiale de Commerce (OMC) affirme que le nombre de mesures protectionnistes est en baisse, mais de nombreux pays, particulièrement, l’Inde, la Chine, le Brésil et l’Argentine n’ont même pas pris la peine de répondre à l’enquête du gendarme du commerce . Ils ont raison, car, compte tenu du comportement dévient de l’OMC, la moindre des choses, est de dire « merde » au gendarme incapable.

Sur le plan des investissements, la méfiance est de mise envers les projets asiatiques aux Etats-Unis, comme en Europe d’ailleurs. Washington bloque, au nom de la sécurité nationale une participation de la Compagnie des Télécommunications chinoises Huwei.  La riposte chinoise ne s’était pas fait attendre : elle a freiné les flux de capitaux étrangers dans des secteurs qu’elle avait décrétés stratégiques.

 En quatrième lieu, le sommet de Séoul a mis en question la gouvernance mondiale en mettant en exergue la bataille la plus visible concernant les réformes du Fonds Monétaire International (FMI), gendarme autoproclamé de l’économie et la finance  mondiales .

En effet, le Comité directeur a annoncé un réalignement de 6% des droits de vote en faveur des pays émergents .Sur représentée à présent, l’Europe, a promis de sacrifier deux fauteuils de la direction.  Au nom du Continent africain,   l’Afrique du Sud plaide pour un troisième siège.

Toujours dans le cadre des réformes annoncées, les Etats-Unis maintiennent leur droit de veto avec 16,7% de droits de vote, leur permettant ainsi de régner en Maître incontesté sur leur créature. Rappelons-nous que les institutions de Bretton Woods restent le gourdin économique des Etats-Unis. Gare à celui qui s’attaque à ce butin de la deuxième guerre mondiale.

Une redistribution de droits de vote en faveur des pays émergents avait osé voter en 2009. Quant à son application elle n’est pas entrée en vigueur, à cause des Américains qui se hâtent lentement pour ratifier le traité par le Congrès et le Sénat. Ils ne sont pas pressés. A un de ces quatre (…) !

Enfin, en cinquième lieu, le dernier sujet de friction reste la croissance mondiale inégale qui met en péril la gouvernance économique mondiale. En effet, le FMI vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2010 de 3 à 4%, contre 4,8%, initialement prévue. Les chiffres cache mal le fait que les pays industrialisés ne sont pas encore sortis de la crise, pires encore, leur économie est écrasée par le poids de la dette. Selon de nombreux analystes, la reprise ne manifestera pas avant 2013.

En effet, cette croissance plate a une incidence directe sur l’emploi et le moral des ménages et des entreprises. Pour ne rien arranger, les Etats-Unis avaient mis en place des programmes de relance y mettent graduellement fin en mettant en place des mesures d’austérité. Cela met de l’ordre dans les finances publiques, mais constitue un coup de frein à la croissance .Quant aux pays émergents, ils ont retrouvé leur dynamisme, cependant ils restent dépendants des marchés et des investisseurs occidentaux.                       


  CONCLUSION


Les cinq sommets du G20 se sont tous, sans exception aucune, soldés, au mieux, par un compromis en trompe l’œil et au pire, par un échec total. Cet avatar du symposium de Davos, n’a, pour le moment,   aucune utilité et ne sert vraiment à rien. Cet hybride né des cendres du G7, puis G8, en incluant la Russie, et élargie à 20, voir 40 ou XXL, n’a rien prouvé de tangible, durant sa courte vie. Jusqu’à ce jour, ses décisions, plutôt ses non décisions, sont restées lettres mortes et sujettes à toutes les moqueries. Il faut que « la gouvernance économique mondiale«, si elle existe, trouve un sens à son existence ou qu’elle disparaisse à jamais.  


 
        
DR MOHAMED BEN ABDALLAH
DR OF BUSINESS ADMINISTRATION
SPECIALISTE EN MACROECONOMIE DU MAGHREB

&

ANCIEN REDACTEUR EN CHEF
DE L’AGENCE DE PRESSE IPA PRESS
& COMMUNICATION AGENCY SARL
BASEE A 1215 COINTRIN

2.12.10