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EDITORIAL  ECONOMIQUE & FINANCIER

 

LE G20 ABDIQUE FACE AUX BANQUIERS

Six mois après le grand barouf de la première réunion du G20 à Londres, on s’achemine vers un consensus sur les bonus, mais la plupart des autres mesures, mêmes les moins cœrcitives seront combattues au prochain sommet de Pittsburgh aux Etats-Unis.

En effet, en avril dernier, à Londres, le sommet du G20 fut qualifié à tort ou à raison, d’ « historique ». Le G20, rassemblait les grandes économies développées et émergeantes, se réunissaient pour la première fois, afin de contrer la pire récession depuis le krach de 1929.

Portés par un Barak Obama fraîchement élu à la Maison Blanche, les leaders du G20 avaient définit une « réponse mondiale à une crise mondiale «. Restait à passer à l’acte.  

Du concret, il est venu ! La foudre s’était abattue sur une cible facile à atteindre, en l’occurrence les paradis fiscaux à qui, le G20 avait attribué tous les maux de la terre, particulièrement, le secret bancaire, qui leur permettait d’échapper au fisc. Mais pas de chance, cela n’a rien à voir avec la crise financière qui a secoué le Monde et dont les séquelles sont encore visibles .Hélas c’est bien le seul résultat concret depuis avril dernier.

A présent, l’orage gronde au dessus des bonus banquiers. Les Européens se sont entendus pour présenter cette fin de semaine à leurs collègues du G20, un plan pour les limiter. Manque de pot, là encore. Même si l’on peut dénoncer leurs excès, les bonus sont plus un symptôme qui déraille que sa cause.

L’analyse, somme toute, populiste des projets politiques des Européens, révèle surtout, que le système financier qu’ils voulaient réformer n’a pas changé. Les banques versent des bonus et des dividendes parce qu’elles redeviennent rentables comme avant. Oubliant au passage qu’elles furent recapitalisées, souvent au frais du contribuable, qui subit la double peine : « privatiser les gains et socialiser les pertes, gronde la rue «, alors que les banques usent et abusent de leurs privilèges.          
Pendant ce temps, le problème central s’aggrave vertigineusement : « le risque systémique que font courir les grandes banques internationales a augmenté «.

En effet, la faillite de Lehmann Brothers, il y a presque un an, avait provoqué un mouvement de consolidation qui avait donné naissance à des banques plus grandes et plus « indépendantes «. Surtout plus voraces. En effet, les sauvetages des banques en série pour maintenir les finances à flot avaient fait de la faillite une « fiction ».    Autrement dit, il n’y a plus de malus pour les banquiers.

En effet, pour réformer le système financier, l’Histoire donne des pistes. Pourquoi ne pas faire comme en 1933, lorsque les Etats-Unis avaient interdit le cumul de certaines activités bancaires, jugées responsables de la crise. Un cumul qui avait été de nouveau autorisé en 1999 ?

Redevenues rentables et puissantes, les banques s’opposent à toute réforme profonde. Le véritable test de gouvernance mondiale se joue donc face à elles. C’est au G20 de faire preuve de courage lors de sa prochaine réunion, fin septembre à Pittsburgh, pour assumer sa responsabilité historique. S’il capitule face aux banques, il perdra à jamais sa crédibilité et deviendra un « machin « dont le but principal est de prendre du bon temps au frais du contribuable qui, le cas échéant efface les ardoises des banques en se consolant d’avoir été le dindon de la farce d’un monétarisme anglo-saxon qui engrange les bénéfices tout en socialisant les pertes.


L’AMORCE DE REPRISE FISSURE L’UNITÈ DU G20

En effet, le sommet G20 Finance qui s’était déroulée à Londres, samedi dernier, diverge sur le bonus et la régulation financière. En mettant la pression, cinq mois après le sommet du G20 d’Avril à Londres, les ministres des Finances des vingt principales puissances économiques de la planète se sont retrouvés, samedi dernier à Londres, pour tenter de prendre des décisions concrètes sur la régulation financière, afin de préparer le terrain pour le G20 de Pittsburgh, aux Etats-Unis, dans trois semaines.

Mais les premiers signes de reprise économique rendent l’urgence politique moins forte. Les grands principes d’Avril dernier risquent de rester lettre morte. Il s’agit d’un « moment clé«, reconnaît Christine Lagarde, ministre française des Finances et de l’économie. On sent les signes de reprise mais, par est loin d’une normalisation de la situation comme avant le crash boursier de 2008. Tout le monde s’accorde qu’il faut changer les règles afin de réformer la planète finance, devenue hors de tout contrôle.             

Fidèle à sa politique provocatrice, la France demande des sanctions. Elle entend tancer les « paradis fiscaux « en s’appuyant sur une OCDE à sa botte depuis avril dernier en multipliant les listes noires, grises, blanches etc. L’OCDE, agissant pour le G20 a forcé les pays concernés à réagir. Depuis, cinquante accords d’échange d’informations fiscales ont été signés, autant que pendant les neuf années précédentes. Grâce à cela, plus aucun pays n’est sur la liste noire (tous se sont désormais engagés à respecter les


Mesures internationales, même s’il reste à les appliquer), six sont sortis de la liste grise dont les Îles Caïmans et le Luxembourg. Angel Curria, secrétaire général de l’OCDE, parle de « révolution « (…) sic !

Mais Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances de la France, salue ces « progrès «    et estime qu’il est désormais temps de parler d’éventuelles sanctions contre ceux qui n’appliqueraient pas les règles d’échanges d’informations fiscales, reste à définir lesquelles et dans quelles conditions .

Un autre point de friction vient des bonus. Si tous les pays se sont accordés dès avril dernier sur les grands principes qui devaient les encadrer (bonus versés sur plusieurs années non garantis). Un accord précis est loin d’être acquis. Faut-il par exemple, fixer une limite pour les rémunérations exprimées en pourcentage du bénéfices ou du chiffre d’affaires ?

Jeudi dernier, dans une lettre commune, de Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et Angéla Merkel se mettaient d’entrevoir une position européenne commune. Mais tout n’est pas aussi limpide comme entendent les Français. Le point de vue britannique est très éloignée de celui de l’Allemagne et celui des Etats-Unis, encore plus éloigné, souligne un négociateur Français.

Par ailleurs, il paraît aussi que le G20 Finance serait aussi l’occasion de parler de la sortie de crise. Si tous les pays ont pris des mesures de relance, en ce moment, faudra-t-il commencer à arrêter ? Les britanniques en particulier, dont l’économie a continué à reculer au deuxième trimestre, contrairement à la France et à l’Allemagne qui commencent à s’inquiéter de voir leurs plans de relance interrompus trop tôt.

Dans ce climat délétère il serait plus juste de coordonner les efforts que se lancer dans des agissements inconsidérés qui feront de ce nouveau G20 une autre pantalonnade comme les autres.

Par ailleurs, les gouverneurs des grandes banques centrales ont annoncé dimanche un accord sur un ensemble de mesures pour renforcer la régulation et la supervision du secteur bancaire, touché à mort par la crise financière.

Ces mesures devraient réduire, de manière substantielle, la possibilité de tensions économiques et financières, selon un communiqué rendu public par la Banque des Règlements Internationaux (BRI) basée à Bâle.

Cet accord va mettre sur les rails les mesures « Bâle II » révisées, finalisées en juillet, qui imposent aux banques un renforcement de leur capital et remédient aux défauts mis en évidence par l’effondrement des marchés financiers l’an dernier .

Les accords conclus aujourd’hui entre les 27 grands pays sont essentiels, car ils établissent de nouvelles règles de régulation bancaire et de surveillance, à l’échelle globale, a déclaré le Président de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, qui préside la réunion.
Ce nouveau projet de mesures, s’ajoute à celui qui avait été rendu public en janvier dernier.

Par ailleurs, dans leur réunion, le Week-end dernier, les ministres de finances du G20 ont décidé le maintien des plans de relance. La réforme du FMI reste en revanche bloquée.

C’est sur une note mitigée que s’est achevé à Londres le sommet des ministres des finances du G20. Les mesures prises pour la réforme du système économique et financier laisse un goût d’inachevé ou « le verre à moitié vide ou à moitié plein ».     Selon les ministres des Finances : « l’urgence de la crise est passé « (…). Les discussions se sont focalisées sur la réforme de la régulation bancaire en se focalisant sur la réglementation des institutions financières internationales. En effet, la tâche dépasse largement la simple mobilisation de moyens financiers. Sur ce point, Dominique Strauss Khan, directeur du FMI attend encore que des mesures fortes soient prises et appliquées sic ! De son côté, la ministre des finances et de l’économie, Christine Lagarde reconnaît que la tâche s’annonce ardue pour construire un avenir meilleur (…) sic ! Ce qui veut dire en clair qu’il s’agit de mesurettes que de mesures concrètes pour réformer en profondeur le système.

CONCESSIONS SUR LES BONUS

La  France et l’Allemagne ont certes réussis à arracher quelques concessions sur le bonus. En particulier, le G20 s’engage sur des principes relativement précis sur leur encadrement qui consiste à leur étalement sur plusieurs années, tout en instaurant un système de malus si les performances baissent, avec interdiction de bonus garantis .

En revanche, aucun accord n’a pu être trouvé sur leur plafonnement, du fait de l’opposition du Royaume Uni et son corollaire les Etats-Unis. La seule concession américaine est « d’explorer les approches possibles pour les limiter «.  Une façon de laisser entendre que les chefs d’États se penchera sur la question lors de leur prochaine rencontre à Pittsburgh le 24 et 25 septembre prochain. Pas de quoi fouetter un chat !

Du côté des paradis fiscaux, le G20 a décidé d’une date butoir pour imposer des sanctions contre les pays non coopératifs, n’ont pas été définies. Du côté Européen, on réfléchit à supprimer les conventions fiscales bilatérales afin d’éviter la double imposition.

Faut-il aller plus loin ? En s’attaquant, par exemples, aux Trusts ? « Une étape à la fois, temporise Christine Lagarde«. L’autre point de blocage reste le FMI : certes l’institution affirme avoir obtenu les 500 milliards de dollars supplémentaires qui avaient été promis en avril dernier.
 
Mais sur les droits de vote, l’Europe qui dispose de 30% des voix, bloque tout avancée face aux pays émergeants qui réclament une hausse de leur participation. Elle exige en échange, la fin du veto américain, ainsi qu’une réforme de la gouvernance de l’institution.

Enfin, le G20 Finances s’est mis d’accord pour continuer les plans de relance mis en place à travers le monde. Quelques voix, notamment en Allemagne, commençaient à s’inquiéter des risques inflationnistes que ceux-ci risquent de poser à terme. Mais les principaux argentiers de la planète estiment que la reprise est encore très fragile pour parler d’un retrait des plans de relance.  En guise de botter en touche, les ministres des finances du G20 préparent une belle pantalonnade par laquelle, ils peuvent s’enfuir pour préparer un   tel sommet qui aboutira sur une tempête de sable qui engloutira une « institution fantoche agissant sans aucune base légale « et dont personne ne sait à quoi servir.

BANQUES D’AFFAIRES : LE RETOUR DES EXCÈS 

Un an après la faillite de Lehmann Brothers qui a précipité le monde dans le plus spectaculaire abîme de la banque d’affaires a renoué avec ses vieux démons.  En effet, il y a juste un an , vendredi 12 septembre 2008, commençait à la porte de la réserve fédérale de New York , la filiale de la  Banque Centrale américaine à Wall-Sreet , le ballet de limousines noires qui allait bouleverser l’économie mondiale . Les banquiers qu’elles transportaient, la crème de la crème de la finance américaine entamaient le dramatique week-end qui scella le sort de la vénérable banque d’affaire Lehmann Brothers dont l’échec des négociations provoquera la plus grave crise financière depuis le krach boursier des années 1930. Un an plus tard, les banques d’affaires profitent d’une situation unique qui les placent en position de force : les grandes banques et les États sont contrains de passer par leur intermédiaires s’ils veulent exister.

En effet, les gouvernements ainsi que la communauté financière avaient dû répondre  à un véritable appel de détresse des banques, les années précédentes.  Afin d’éloigner autant que possible, le spectre d’un krach annoncé. Quant aux marchés financiers, ils n’ont dû leur survie qu’à l’engagement massif des pouvoirs publics.

Par ailleurs, en un mois, ces derniers ont, non seulement, sauvé les géants bancaires comme City group, Royal Bank of Scotland et l’UBS, mais ils ont multiplié leurs mises de fonds, autant par la garantie explicite de dettes privées que par des annonces de plans de relance. Leurs engagements ont représenté la gigantesque proportion de 5% du PIB mondial, selon la Banque de règlements internationales (BRI).

A genoux, la finance internationale, était prête à accepter n’importes quelles conditions qui assuraient sa survie.  Sous la pression de leurs opinions publiques, les gouvernements ont promis de cadrer strictement les comportements dont les dérapages ont conduit à la débâcle financière de 2008. Parmi les mesures préconisées, l’exigence d’élévation des fonds propres, coussins de sécurités financières ayant pour but de couvrir les pertes. Ils ont annoncé leur intervention dans le négoce des produits dérivés qui s’échangent de gré à gré dont le caractère incontrôlable a déstabilisé le système. Ils ont exigé aussi plus de transparence. Autant de mesures destinées à barrer le chemin à une nouvelle crise (…) sic !

Hélas, la traduction de ces bonnes intentions en actes concrets s’est ensablée dans des méandres de raison d’États et autres copinages entre la haute finance et les politiciens, souvent redevables aux banquiers et qui n’ont pas peur de rappeler à ces derniers,   leurs engagements antérieurs.        

Par ailleurs, il est utile de rappeler que la réforme des rémunérations des banquiers n’est toujours pas sous toit. Le G20 qui l’a inscrite à l’agenda de sa prochaine réunion le 15 novembre prochain à Washington, est partagé sur la nécessité de fixer des plafonds. Les nouvelles règles sur les fonds propres sont à peine plus avancées.

En effet, dans un communiqué du 7 septembre dernier, les banquiers centraux, réunis dans le Comité de Bâle, ont annoncé le durcissement des règles, mais pas avant l’année prochaine (…) sic !

Enfin, la réorganisation du négoce des produits dérivés a fait l’objet d’une âpre compétition entre l’Union Européenne, adepte de la régulation à outrance et les Etats-Unis et  son  corollaire, le Royaume Uni, plus libéraux en la matière.

En revanche, le G20 s’est engagé à fond, lors de la réunion du 2 Avril 2008, à Londres, la mise au pas des « paradis fiscaux » , bien que l’existence de ces derniers n’ait joué qu’un rôle marginal dans la crise financière . Par ailleurs, l’existence des zones grises ne pouvait être toléré dans un nouvel ordre mondial Financier. Les banques avaient besoin des fortunes qui y étaient domiciliées.

Pendant ce temps, les grandes banques d’affaires se sont reconstruites. Alors qu’elles étaient presque toutes tombées, d’une façon ou d’une autre, sous la dépendance de l’État, les plus importantes s’en sont libérées, pour la plupart d’entre elles. Elles ont remboursé les avances qui leurs avaient été faites, se libérant ainsi, d’une tutelles qu’elles jugent pesante.

En effet, en moins de six mois, elles sont passées du danger de mort, à la publication de bénéfices à 10 chiffres. Celui de Goldman Sachs s’est monté à 2,7 milliards de dollars au terme du 2e trimestre 2009, moins de deux ans après avoir rendu au trésor américain les fonds que ce dernier lui avait avancés en octobre.

 


Par ailleurs, l’UBS a pu rembourser en août 2009, six milliards de Francs Suisses, reçus de la confédération lors des heures les plus sombres de décembre, et songe même, de racheter le paquet de titres pourris cédés en hiver dernier à la BNS (Banque Nationale Suisse).

Cette renaissance est stimulée par l’explosion des emprunts obligataires, depuis le début de cette année. Le total des émissions atteignait 3122,8 milliards de dollars en 2007 et se tassait à 3077,7, l’an dernier, en raison de la crise. Or ce niveau a déjà été atteint cette année. En seulement huit mois, les banques ont déjà émis pour 3043 milliards de Francs Suisses d’emprunts obligataires. Autrement dit, 2009 battra tous les records.

En effet, les grandes banques d’affaires, profitent d’une situation unique qui les place en position de force : « les grandes entreprises et les États sont contraints de passer par leur intermédiaire «.

Les premières, inquiétudes des difficultés d’accès au crédit bancaire de l’hiver dernier, cherchent à sécuriser des sources de fonds, sans passer par le crédit bancaire. Les seconds doivent financer leurs programmes de soutien et leur plan de relance.

Ce brusque retour à la prospérité de la banque d’affaires ressuscite ses vieux réflexes et réveille ses vieux démons. Les grandes maisons se livrent à une concurrence acharnée pour conquérir les professionnels de la branche, à des prix exorbitants, tout en leur donnant carte blanche pour agir à leur guise. Au point de susciter l’inquiétude du Grand Patron de Goldman Sachs Lioyd Blankfein, qui a appelé à la modération (…) sic ! Pourtant sa banque, comme Barclays, entraîne le concurrent dans cette course.

Par ailleurs, mêmes des banques convalescentes comme l’UBS suivent le mouvement afin de rester sur un marché, somme toute a montré ses limites. Une nouvelle classe de mercenaires s’est crée, que les banquiers expérimentés redoutent de se voir livrer à de nouveaux excès.

Les grandes banques promettent à nouveau à leurs actionnaires, comme le CREDIT SUISSE, un rendement de 15 à 20% des fonds propres, ce qui est, le moins qu’on puisse dire, mensonger, voire aberrent. Il s’agit en effet d’une nouvelle fuite en avant dont le but principal est de vendre des produits financiers complexes à des clients qui ne comprennent rien à la finance par des vendeurs pas nécessairement éclairés. Baignant dans la confusion d’algorithmes conçus par des mathématiciens prétentieux qui courent derrière des chimères  en  poussant d’honnêtes citoyens à se faire plumer comme des dindons d’une farce appelée système bancaire .


En effet, le système financier actuel est encore malade et il est du devoir des politiques de s’engager formellement, avec échéancier à l’appui, de mettre fin à ce gabegie qui ne peut que nuire durablement à des places financières qui n’ont pas retenu la leçon qu’une crise financière imposée par des banquiers devenues sourds, aveugles et mégalomanes dont l’ego est impérativement à redimentionner.

Par ailleurs, sans l’engagement des gouvernements, sans les robinets grands ouverts des banques centrales, risquerait à nouveau le blocage. Le temps presse pour revenir à la raison : la plupart des garanties des États envers les banques se terminent à la fin de cette année, rappelle le BRI. Pour leur part, les économistes anticipent un durcissement des conditions monétaires dès l’année prochaine.


SOMMET DE PITTSBURG : LA MONTAGNE ACCOUCHE D’UNE TOUTE PETITE SOURIS GRISE !

Le sommet du G20 a débuté jeudi soir, à Pittsburgh sous la verrière du jardin botanique Phipps, par un dîner de travail. Les chefs d’États se réunissent aujourd’hui toute la journée dans le centre de conférences de Pittsburgh. Aux cours de leurs deux réunions plénières, ils vont certainement prendre acte des progrès obtenus dans la lutte contre les paradis fiscaux. Un des objectifs de leur dernier sommet dernier tenu, début avril, à Londres. Ils restent divisés sur les bonus bancaires. Les Européens veulent obtenir une limitation des primes des banquiers. Les Etats-Unis y sont opposées, soucieux de préserver les intérêts de leur puissante communauté financière.

L’autre source de divergences reste, la stratégie à mener pour assurer une sortie de la crise qui oppose l’Allemagne, qui réclame la fin des programmes de relance, aux Etats-Unis et à la Grande Bretagne qui redoutent la montée vertigineuse du chômage.

Pour leur part, les pays émergents comptent faire des pressions pour obtenir des réformes du FMI et demander des engagements contre le protectionnisme qui freine leur développement.

Par ailleurs, le sommet de Pittsburgh, s’est accompagné de manifestants alter mondialistes. Un premier rassemblement a eu lieu, en fin de journée de jeudi, avant la grande manifestation de vendredi. Quant aux services d’ordre, ils ont arrêté 14 activistes pour vérification d‘identité, puis relâchés.         

En effet, la revendication principale des détracteurs des bonus excessifs demeure le renforcement des fonds propres des banques  afin qu’elles puissent assumer leurs responsabilités en cas de coup dur comme la dernière crise financière qui emporta Lehmann Brothers et une flopés de banques de moindres tailles.
 

Moins médiatiques que le combat contre les bonus ces réformes comptables visant à rendre les banques plus solides, moins susceptibles de déclencher une crise similaire à celle essuyée en 2008.

Selon toute vraisemblance, il pourrait y avoir un revers de la médaille, si nous nous fions aux analyses des experts qui se déchirent sur les effets collatéraux d’une régulation aussi rigoureuse que celle préconisée par les Européens, particulièrement, le Président Français et la Chancelière Allemande.

L’objectif préconisé est de contraindre les banques à être mieux capitalisées afin qu’elles durcissent leur politique d’octroi de crédits. En effet, durant le boom économique connu entre 2003 et 2007, cela n’avait pas posé de problèmes particuliers, au contraire, il limitait les effets pervers de la bulle de crédits qui commençait à prendre forme. Actuellement, cet effet collatéral risque de miner les efforts des autorités monétaires pour relancer, à tout prix la machine du crédit et par conséquent l’activité économique.

Finalement, les pays du G20, réunis à Pittsburgh, prétendant vendredi, jeter les bases d’une nouvelle base de gouvernance économique et financière, dans l’espoir qu’elle évitera au monde une nouvelle crise. Ils ont promis de faire d’avantage de place aux pays émergeants dans la construction et l’encadrement de l’économie mondiale (…) sic !   

En effet, les pays industrialisés et émergeants ont décidé de renforcer leur coopération, comme le souligne le communiqué final du sommet qui s’est tenu jeudi et vendredi derniers. Ils ont été jusqu’à accepter un droit de regard de leurs partenaires sur la façon dont-ils gèrent leurs économies.

Par ailleurs, le Fonds Monétaire International (FMI) sort renforcé de ce sommet. Concrètement, le FMI sera chargé de surveiller les déséquilibres et de faire des recommandations politiques et économiques aux pays qui devront prendre des mesures correctives. Et comme si ce n’est pas de mettre sous tutelle du FMI les économies de la planète, les chefs d’États du G20 ont décidé que leur enceinte, qui représente 90% du Produit Intérieur Brut (PIB) de la planète, deviendrait désormais le principal forum de la coopération économique internationale, au détriment du G8.

Dans sa bonté subliminale, le G20 s’est efforcé de renforcer la régulation financière, afin d’éviter une nouvelle crise. Des règles plus rigoureuses devront être mises en place d’ici 2012. Mais d’ici l’entrée en vigueur de cette hypothétique loi, la voie est libre à tous les excès. Mais en attendant, ils ont également défini un encadrement des bonus des traders et des banquiers, dont les montants faramineux ont déclanché l’ire de l’opinion publique.

Sur la question houleuse de la réforme du Fonds Monétaire International (FMI), le G20 est finalement parvenu à un accord. Le gang des 20 a décidé du transfert de 5% des quottes -parts du FMI aux pays émergeants qui se plaignaient depuis longtemps d’être sous-représentés
 
Mais ce transfert ne devrait se faire avant 2011. D’ici à cette date l’eau aura coulée sous les ponts, car dans sa bonté sublime, le G20 n’a pas déterminé, selon quelle méthode, ni désigné qui perdrait ou gagnerait à l’issue de cette fumeuse opération.

Pour amadouer les pays pauvres, le Gang des 20 a mandaté la Banque Mondiale (BM) de créer un Fonds chargé d’accroître l’investissement dans le secteur agricole dans les pays pauvres.

Au chapitre de l’environnement, devenu incontournable, depuis qu’il est devenu à la mode.  Le G20 annonce la fin à moyen terme, des subventions en faveur des énergies fossiles. Il promet aussi de redoubler d’efforts pour parvenir à un accord de la conférence de Copenhague sur que réchauffement climatique, au mois de décembre prochain.

Pour les plus optimistes ce sommet laisse l’impression d’un succès fort mitigé. Quant aux pessimistes, ils ont l’impression que la montagne a accouché d’une petite souris grise.

 


DR MOHAMED BEN ABDALLAH


DR OF BUSINESS ADMINISTRATION

SPECIALISTE EN MACROECONOMIE DU MAGHREB


&

ANCIEN REDACTEUR EN CHEF DE L’AGENCE DE PRESSE

IPA PRESS & COMMUNICATION AGENCY SARL

BASEE A COINTRIN - GENEVE           

 

   
01/10/2009