•  
  •  


BOURSE & AGENCES DE NOTATION : POUVOIR & ARGENT
 
PROLOGUE

« La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics « , affirme la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 . Enseigné dans les écoles et rabattu par les médias . Ce conte de fée moderne masque les véritables déterminants des pouvoirs politiques : les logiques de carrière qui pervertissent les partis, les lieux où se forge l’idéologie qui irrigue le discours .

En effet, les institutions supra-nationales qui entravent les souverainetés nationales en  les broyant dans un moulin juridico-politique, se sont arrogées en gardiens de temple qui barrent la route à tous les curieux (universitaires, journalistes de presse écrite et radio, chercheurs etc..) afin que les grandes décisions échappent au contrôle des électeurs .   Alors, suffira-t-il d’affabuler la démocratie de qualificatifs nébuleux : (citoyenne, locale, participative et que s’ais- je? ) Bancale , pour la rendre véritablement démocratique (...) !

Sur le plan économique, il s’agit d’un autre son de cloche : un mélange du genre indescriptible qui donne le tournis aux meilleurs analystes du genre .
En effet, depuis des années, une seule banque américaine, fournit l’administration américaine de ses plus influents fonctionnaires, chargés notamment , de la libéralisation des marchés financiers, en particulier et l’économie mondiale, en générale. Cette même banque avait conseillé des gouvernements endettés comme la Grèce, principalement, l’Irlande ,  l’Espagne et bien d’autres,  à maquiller leurs comptes, afin de snober es créanciers , aussi complices dans le jeux dangereux qui consiste à gruger le client d’un bout à l’autre .
Rappelons-nous de la crise du sub-prime qui résultait d’une course effrénée à l’enrichissement  à n’importe quel prix en utilisant les procédés les plus douteux comme la «Pyramide de Pozzi» , largement usée et abusée par les «Madoff & co , en abreuvant les investisseurs de titres pourris , puis se sont assurés de colossaux profits .Et/ce en pariant sur leur baisse . Cette banque  est  basée sis West Street à New-York . 

En Europe, la «vénérable» institution,nommée «Union européenne», dont les membres sont élus et qui vient d’être dotée du pouvoir de modifier les budgets des pays souverains,dans le but de leur imposer le respect des règles dictées par des  fonctionnaires , non élus , qu’elle même ne peut, en aucun cas , les appliqués . Il s’agit bien entendu de la Commission européenne , demeurant sis, Bruxelles, en  Belgique . Rappelons au passage que deux gouverneurs de la Banque Centrale européenne , sont issus de Goldman Sachs, en l’occurrence M. Jean-Claude Trichet et l’actuel gouverneur de la BCE sans  oublier  les deux  actuels Premiers ministre Grecs et Italiens  qui appartenaient à l’écurie «Goldman Sachs» .

 «Nous ne sommes pas très loin de l’image de la World Compagny» des guignols de l’info sur la chaîne cryptée française. En France, une seule école a formé un quart des membres du gouvernement «Fillon» , la plupart des sondeurs et conseillers en communication. Il s’agit de   Sciences Po, dont le directeur vient de décéder dans la force de l’âge dans un hôtel de New-York , dans des conditions mystérieuses . D’après certaines sources, «il paye cher son volontarisme et son ouverture d’esprit « .
Il avait ouvert cette école élitiste aux enfants des quartiers défavorisés de la capitale . Cette audacieuse initiative n’a pas plu aux chantres du conservatisme français de droite comme de gauche .

LA BOURSE LÂ OÙ TOUT SE FAIT ET REFAIT

Négoce de dette, contrôle d’entreprises privées , spéculation à la vitesse de la lumière ...La bourse ne constitue pas uniquement l’un des rouages-clés du capitalisme,  mais elle incarne,  depuis son apparition,  un ressort fondamental : L’insatiable recherche, à travers l’argent, du pouvoir à en  créer d’avantage .

En effet, MM. Paul Lagneau -Ymonet et Angelo Riva * préconisent dans leur excellent ouvrage de référence que la confluence de la raison d’Etat et les logiques marchandes , la bourse est à la fois un lieu, un dispositif d’échange et un espace social . Elle a été d’abord la réunion et le principal siège de la rencontre des particuliers, des praticiens des affaires, intermédiaires légaux et interlopes . Le siège de la bourse est souvent un bâtiment prestigieux par ses colonnades et ses signes extérieurs de richesse insolente .
En effet, avoir sa place dans un lieu où se font les affaires et se pratiquent les échanges , était le meilleur moyen d’engranger les bénéfices .

Le développement des télécommunications, de l’informatique, depuis les années quatre-vingt, avait pu faire croire à la fin de la géographie dans les activités boursières .
Leur localisation n’a pourtant pas changé autant que le progrès technologiques permettait d’envisager . Les activités boursières se concentrent dans les principales métropoles : Londres, Zürich et Genève , en Europe et New-York et Chicago , en Amérique du Nord, Tokyo , Hongkong et Shanghaï , Singapour en Asie orientale . En effet, des institutions financières concurrentes devinrent complémentaires , s’y concentrent et attirent la main d’oeuvre spécialisé . Par ailleurs, la concentration physique favorise les échanges d’informations dont la valeur ajoutée est loin d’être négligeable .

 Comme d’ailleurs, la manière de mener les affaires , les échanger et surtout comment conditionner leur valeur éphémère ainsi que leurs  gages possibles . Alors plus les institutions financières (banques, fonds d’investissement (fonds spéculatifs) utilisant des ordinateurs et des algorithmes , toujours plus puissants et rapides. Le temps  est compté  en nano-secondes.

Les bourses se démènent pour placer  leurs serveurs informatiques au plus près de ceux de leurs meilleurs clients . Ainsi la bourse de Paris a-t-elle décidé de re-localiser ses ordinateurs de la banlieue de Londres et de louer ses espaces dans les locaux qui abritent les  financiers de la City afin qu’ils  gagnent une poignée de nano-secondes dans la transmission de leurs ordres boursiers .

A l’intérieur de la bourse se loge une espace traversée par une double lutte pour l’échange sur les termes de changes . En effet, qu’il s’agisse d’un monument architectural ou de l’enchevêtrement des réseaux informatiques, se matérialise , dans sa  deuxième dimension : la bourse comme dispositif d’échanges marchands . Avec à la clé, la formation des prix empiriques auxquels se font les transactions qui accouchent de deux confrontations pacifiées  . Il y a, d’une part, celle , entre eux, les acheteurs et les vendeurs d’un ou de plusieurs titres  pour ceux qui font des affaires .
 
Par ailleurs, la concurrence pour l’échange anime celle et ceux qui pourront être prêts à acheter ou à vendre. Il s’agit de la confrontation sur les termes de l’échange . Si les dispositifs qui permettent le déroulement de ce commerce varient selon les pays et les époques, tous  cristallisent dans ces règles formelles . Le rapport de forces entre parties  inégales devint inévitable . La distribution des gains que procurent les opérations boursières et leur intermédiation constitue l’enjeu de ces luttes de pouvoir de faire les règles . Ce qui nous amène à dire que la bourse est donc un espace social traversée par la double lutte de l’échange et sur les termes de l’échange .

La confrontation entre les intérêts discordants dépend beaucoup de leur intermédiation . En d’autres termes  : les agents représentés maintenant  par les banques, réalisent, moyennant rémunération, des transactions pour le compte de leurs clients appelés communément «donneurs d’ordres» qui ne veulent ou ne peuvent pas lutter directement sur l’échange et les termes de change  . Ces intermédiaires se livrent à une concurrence larvée pour capter les ordres d’achat ou de vente . Pour tenir leurs positions, ceux-ci investissent des stratégies particulières et collectives qui s’inscrivent dans le rapport de force, qui, au delà de la bourse proprement dite, scrutent la planète financière, sous l’espace d’un champ du pouvoir national . Là où se dispute le pouvoir sur les différentes formes de  pouvoirs qui définissent les conditions pour eux et les conditions de leurs  autonomies, dans le but de gagner gros .

En effet, une place financière comprend les institutions , des agents publics et privés (les banques, les assurances, l’entreprise qui gère la bourse, mais aussi les sociétés cotées , les gestionnaires d’actifs, les autorités de régulation , la Banque centrale et le ministère des finances ), à la fois solidaires, dans la mesure de leur rivalité sert de catalyseur pour rivaliser avec les autres places financières .

CANNIBALISME BOURSIER

Les récentes tentatives de fusions entre les opérateurs boursiers nationaux qui sont, pour la plupart, devenus, au cours des années 2000, des sociétés privées, elles-mêmes cotées en bourse, sur les marchés qu’elles gèrent
Rappelons-nous au passage, que malgré la dématérialisation des échanges financiers, la localisation des activités boursières constitue encore un enjeu crucial .  En effet, en 2011, la bourse de Londres a voulu prendre le contrôle de Toronto, celle de Singapour, mais elle a manqué de racheter Sidney, sans compter sur l’opposition farouche des industriels canadiens qui se sont opposés de peur de perdre le contrôle d’une institution ordonnatrice de l’économie nationale .

Quant à New-York, Stock Exchanges (NYSE), qui possède , entre autre, la bourse de Paris, depuis 2007, n’a pas pu fusionner avec la Deutsche Börse, pour les raisons suivantes : la direction générale de la concurrence européenne considère que le nouvel attelage constituerait un important monopole en Europe et le land de Hesse (dont les pouvoirs réglementaires s’étendent à la Deutsche Börse , localisée à Francfort ) , n’a pas voulu d’une fusion-acquisition transnationale qui aurait pu affecter le bassin de Francfort et surtout les emplois qui y vont avec.

Par ailleurs, si les bourses ne sont plus les lieux de rencontre physique entre acheteurs et vendeurs de titres financiers, leur localisation constitue un enjeu de pouvoir majeur . Elle détermine leurs juridictions et par conséquent la capacité des pouvoirs publics et les institutions financières privées d’un champ de pouvoir national qui puisse promouvoir leurs intérêts contre ceux d’autres économies nationales .
 
En effet, plutôt que se demander : de quel pays émergera la «méga-bourse» ? Il serait de bon aloi de se demander : à quoi sert-il de célébrer les succès capitalistes d’entreprise privées qui n’ont pas cessé de pratiquer l’arbitrage entre pays et de servir les intérêts mégalo-maniaques de leurs actionnaires ?

Un début de réponse a été ébauché dans la convention boursière  de Bâle III, qui essayait de mettre de l’ordre dans ce désordre international voulut par les agents de la finance internationale, dans le seul but est de multiplier leurs commissions par dix, vingt, cent, mille ...Et pousser des cris de vièrges effarouchées quand le législateur essaye de réglementer . L’application  des lois inhérentes à Bâle III, a été repoussé à 2018 . 

Cependant, si  le législateur n’ abdique,pas   encore une fois de plus,  devant la finance ,il y aura une chance de changement .  Mais qui sait, peut-être un crash salvateur s’abat, comme en 2007, et emporte  tout dans son  sillage, comme en 1929.  A ce moment on se demanderait : pour qui sonne le glas ? A ces Messieurs-dames de la haute finance ? Pas aussi sûr . Ils sacrifieront un pays comme ils sont entrain de sacrifier la Grèce .  Cependant, sans le concours   des  autres pays de l’UE , l’Allemagne vieillissante risque de payer cher son égoïsme effréné qui , comme  l’histoire l’avait montré, auparavant ...

LE REGNE DES AGENCES DE NOTATION

Loin des urnes, les trois principales agences de notation battent la mesure de la crise  qui secoue l’Europe, orchestrant, ce que le président de l’autorité des marchés financiers français, M. Jean-Pierre Jouet , qualifie de «dictature de fait» des marchés .*
Tels des collégiens   nerveux à l’approche des examens , les gouvernements contemporains guettent les changements d’humeurs des agences de notation . En effet,  cette fébrilité  reste l’apanage des pays «émergents» jusqu’à la récente crise financière .  Une anticipation  s’empare désormais de tous . Sur les quelques cent soixante pays évalués , seuls une quinzaine arborant encore de note «mythique « du fameux AAA. Or le système des notations regorge d’effets pervers, à commencer par nature auto-réalisatrice d’un «Nostradamus» moderne accompagné par sa prophétie nauséabonde . Rappelons au passage, que les trois agences de notation n’ont aucun mandat  délivré par un quelconque organisme étatique ou privé , reconnu comme tel. Il s’agit en effet, d’organismes auto-proclamés  qui se sont attribués la «surveillance de l’économie mondiale .

Par ailleurs, en octobre 2011, l’agence de notation Moody’s  ayant annoncé qu’elle examinait la situation économique de la France, afin de décider «oui ou non « , d’une éventuelle dégradation . Chose faite , quatre-vingt-dix jours plus tard . Ce qui n’a pas empêché la France de continuer à emprunter à un taux comparable à sa situation d’avant cette dégradation . Dans son sillage, neuf pays de l’OCDE , ont été également dégradés .
Par ailleurs, c’est un autre géant du rating, en l’occurrence, Standard & Poor’s (l’agence qui, cinq mois plus tôt, avait privé les Etats-Unis de son AAA. Ce qui créa la  surprise , ce vendredi 13 janvier 2012, c’est la décision de dégrader les neuf pays de l’euro . Dans leur sillage, la France avait perdu son triple A, détenus , depuis trente-six ans . .
 
Quant à M. Benoit Hamon, porte parole du Parti socialiste, il formulait une autre analyse, dans un ouvrage , paru en 2011, qui s’intitule « toute promesse de conquête sociale, expose à la dégradation de la note du pays par les agences de notation . C’est inacceptable, mais c’est provisoirement ainsi. Tel est le dilemme de la gauche : combattre ou trahir « . Il a été entendu ! Puisque les premières flèches du candidat socialiste, M. François Hollande sont allées tout droit vers le capital et ses serviteurs zélés , en l’occurrence , les agences de notation .
Par ailleurs, jusqu’à une période récente, le pouvoir des agences de notation se limitait au monde des entreprises et des collectivités locales . Dont elles notaient leurs émissions d’obligations . La note se fonde sur une analyse de solvabilité des emprunteurs . Le AAA, très convoité , mais rarement décerné, est accordé aux meilleurs emprunteurs et indique une totale sécurité de paiement .

En effet, à mesure que la probabilité de non-paiement s’accroît, la note baisse par effet mécanique . Dans le monde de l’entreprise, le triple BBB, constitue la mention «passable «, car on suppose que le créancier peut «revenir à meilleure fortune» et s’acquitte de sa dette» . Dans cette catégorie « Investissement» ou «Investment garde» , en anglais . L’investisseur prudent peut encore s’aventurer .

En deçà , ce dernier tombe dans la catégorie «Spéculation» ou «Speculative Garde» , qui convient aux téméraires prêts à assumer le risque . La note D, est accordée aux obligations en défaut qui constitue le zéro pointé du système .
Par ailleurs, une bonne évaluation du système permet, en principe d’emprunter au moindre coût . Plus le taux d’intérêt augmente, plus les investisseurs exigent alors une prime de risque .  En effet, les obligations mal notées sont considérées comme des obligations pourries, même si leurs vendeurs préfèrent les appeler «obligations à haut rendement »(...) sic! Quant à la procédure de notation , elle est bien rodée, depuis des lustres : le client présente un dossier, une équipe d’examinateurs lui rendent visite, l’épluche ses comptes, avant de présenter un rapport interne ; ce dernier est ensuite soumis à un comité qui fixe la note . La marge d’erreurs est minime, compte tenu du professionnalisme des examinateurs, souvent des expert-comptables sortis des hautes écoles de gestion .
 
Par ailleurs, pour certains types d’établissements, un rapport préliminaire reste primordial, car une banque mal notée , se trouve automatiquement,en position défavorable face à ses concurrents directs ou indirects , en l’occurrence, les compagnies d’assurances; dans la mesure où la note reflète «théoriquement» la capacité de faire face à ses engagements, à l’égard des assurés, tout en rappelant que «toute dégradation est de nature à susciter la méfiance des clients , entraine forcément une baisse graduelle du chiffre d’affaires .

LA GAGEURE DU SIÈCLE : DES PRODUITS SUB-PRIME ONT ETE PROMUS AU RANG DE PLACEMENTS ORDINAIRES!

Les agences de notation financières , en tant que organismes privés , reçoivent la caution des pouvoirs publics, ce qui les autorisent à définir les règles de jeu financier . Elle sont donc, juges et parties . D’une part, la plupart des émetteurs sont tenus d’obtenir une note, d’autre, part certains investisseurs, notamment ce qu’on appellent communément , les investisseurs institutionnels : compagnies d’assurances , fonds de pension, caisses d’épargnes, sont tenus par la loi, d’investir l’essentiel, voir la totalité de leurs capitaux dans des émissions bien notées .  Ce qui est aberrant dans cette imbrication entre investisseurs et agences de notation, c’est la même ritournelle : qui? Contrôle quoi?  Quand ?  Avec quels moyens ? sachant que habituellement, les agences de notation ont souvent des intérêts multiples dans les institutions qu’elles contrôlent .Dans tous les cas de figures, nous ne sommes pas très loin du conflit d’intérêt . Le noeud de la faille du système se cache dans cette duplicité .

Bien qu’en théorie, les marchés sont ouverts à tous, les marchés de la notation n’échappent pas à la règle, sauf dans les créneaux bien précis . En effet, le conglomérat constitué par Standards & Poor’s , filiale de la maison d’éditions MC-GRAW-HIL, dont l’origine remonte à 1860, et par Moody’s , filiale d’un groupe d’information financière Dun & Bradstreet, fondée en 1900.
A côté des deux géants, le système compte aussi sept nains : Fitch Rating( la plus grande), Kroll bond Rating Agency , A.M Best Compagny , Dominion Bond Rating Service, Japan Crédit Rating  Agency, Egan-Jons Rating compagny  et Mornigstar . Ces deux sociétés jouissent d’une rente de situation , puisqu’un nombre,toujours croissant d’émissions , doit être coté au coût de 100’000 et plus par émission .

En effet, au cours des années nonante, Moody’s et Standard & Poor’s se virent souvent accusées de concurrence déloyale, voire de chantage, par des émetteurs qui préféraient s’adresser aux petites agences. Les géants leurs décernaient alors des notes «non sollicités», voire mauvaises . Il ne  s’agissait pas  en fait, d’une sanction, mais « d’un service rendu au public»  (...)  sic! L’ironie du sort veut que cette turpitude , soit couverte par le 1er amendement de la constitution Américaine, qui garanti  le droit de libre expression (...) sic! Le procédé revenait à dire : «payez, si non ...» .

En effet, les agences de notation avaient commis un nombre incalculable de bévues, erreurs, aux conséquences insurmontables, comme en 1975, à la veille de la mise en cessation de payements de la ville de New-York, pourtant la ville était bien notée .
Mais c’est surtout, lors de l’effondrement du système financier américain, en particulier , en 2008-2009, * que les agences de notation, qui n’avaient rien vu arriver, se couvrirent de ridicule en accordant le fameux AAA aux établissements financiers qui étaient au bord du précipice , avec à la clé, la faillite retentissante de Lehmann Brother’s et la  re-capitalisation  d’une kyrielle de banques dont JP Morgan, actuellement dans l’oeil du cyclone de la justice pour ses nouvelles turpitudes, dans l’affaire de l’entrée en bourse de Facebook . Des milliers de plaignants se bousculent pour trainer devant les diverses juridictions le réseau social et les deux banques qui l’ont préparé à enter en bourse . La justice décidera des suites à donner à ce nouveau scandale financier .

Ce scandale rappelle  celui des sub-prime qui ont fait d’une pyramide de Pozzi, promus par Madoff, et distribué à tout ménage comme «un placement de bon père de famille». Mais puisque le ridicule ne tue pas les agences de notation .  Elles peuvent continuer en toute impunité à faire comme avant .
En volant à la rescousse des établissements financiers, les gouvernements se sont faits avoir comme des bleus avec en prime, ils  ont  mis en péril leur propre solvabilité sous l’oeil attentif de ces mêmes agences qui n’ont rien vu arriver !

En effet, le véritable pouvoir des agences de notation provient de la notation des Etats (...) , une aberration introduite après l’interdiction aux banques centrales de s’auto-financer . Il faut passer par un emprunt , pour financer un projet régalien . Il s’agit d’une hérésie imposée par les chantres du néo-libéralisme triomphant inauguré par Ronald Regan et Margaret Tatcher, au début des années quatre-vingt .

En effet, depuis 1990, la crise  la dette, l’assèchement de l’aide extérieure et les prêts bancaires à la sauce néo-libérale oblige les organisations internationales, puisque l’essentiel des Etats, se  fait sur le marché des obligations qui privilégie l’endettement plutôt que prélever les impôts . Un endettement qui risque , à long terme, les handicaper à jamais .La Grèce aujourd’hui, demeure un cas d’école . Quant à la notation des différentes formes de dette souveraine d’un pays en monnaie nationale   ou devise, revient à évaluer le pays lui-même .Quant aux entreprises, elles sont notées séparément, et plus sévèrement , en général . Une mauvaise évaluation ne signifie pas seulement un renchérissement du financement, mais aussi, à l’heure, actuelle où se livrent à une concurrence malsaine entre emprunteurs publics et privés , à l’échelle mondiale, pour attirer les capitaux, une catastrophe prochaine , n’est plus à exclure, car tous les ingrédients d’un nouveau crash boursier sont réunis , il ne manque que la petite étincelle et ...boom !Bonjour un nouveau 1929 .

 Les Grecs le vivent au quotidien . Demain l’Espagne, le Portugal et l’Irlande subiront le même sort . Après-demain l’Italie et la France . Quant aux chantres du libéralisme triomphants, elles  n’ont qu’à faire un signe de tête, pour que les  agences de  notation, qui  ont déjà dégradé neuf des 15, que compte l’Union européenne se mettre à genoux devant sa  Majesté le fric . Les Pays-bas, chantres de la rigueur budgétaire, se sont vus dégradés, ce qui provoqua l’ire des Hollandais et poussa le gouvernement de droite et extrême droite populiste à dissoudre le parlement et organiser des élections législatives dans les jours qui viennent . Il s’agit d’un bras d’honneur aux marchés et leurs larbins les agences de notation .
___________________________________________________________________________
Respectivement Sociologue ( Université Paris IX Dauphine) & Economiste /European Business School , Paris . Coauteurs d’UNE HISTOIRE DE LA BOURSE , Editions La Découverte , Paris 2012
** Ibrahim Warde, Professeur associé à Fletcher School of   Law and Diplomacy (Medford , Massachusetts , auteur de la Propagande impériale & guerres financières contre le terrorisme . Ed. Agone -Le Monde diplomatique, Marseille-Paris 2007 .







Dr Mohamed BEN ABDALLAH
Dr of Business Administration
Spécialiste en Macro-économie du Maghreb
&
Ancien Rédacteur en chef  de l’Agence de presse
IPA Press & Communication Agency SARL
Basée sis 1215 Genève Cointrin

Donnerstag, 7. Juni 2012