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EDITORIAL POLITIQUE

LA MONTEE VERTIGINEUSE DU POPULISME EN EUROPE & DANS LE MONDE

PROLOGUE

Depuis une vingtaine d’années les partis populistes ont tracé leur chemin en Europe, notamment en Autriche,  avec Haider,  en Suisse avec l’UDC et son leader C.B , en Italie avec la Ligue du Nord   et P.  Grillo , chef du   mouvement 5 étoles en Italie .   Tous,  , ont ,en commun la détestation de l’ordre établi et préconisent , surtout en Suisse, une démocratie directe bien réussie   qui   pourrait servir de modèle à l’Union européenne qui a montré au monde entier son incapacité d’être cohérent face à un phénomène marginal , mais perturbateur qu’est l’immigration irrégulière .

En effet, des Philippines aux Etats-Unis, en passant par le Brésil, où Jaïr Blosonaro , a été élu président ces dernières semaines , des dirigeants aux manières controversées, promettant de renverser le « système « ,  bousculant ainsi la vie politique dans   ces   pays .

 En    effet,  élu   président du Brésil avec 56% de voix, cet ancien capitaine parachutiste , ferait passer Donald Trump pour un enfant de cœur .  qui,   pendant un quart de siècle,   n’a été qu’un bouffon triste .  Qualifié de détraqué, raciste et violent ,  pouvant vociférer tant qu’il voulait dans les travées du parlement   tâchant      de défendre – très mal – les intérêts de ses pairs militaires grognons à la retraite comme lui .

En effet, Jaïr Blosnaro, n’incarnait rien du Brésil ouvert et moderne d’aujourd’hui . Les connaisseurs de la vie politique brésilienne moderne, vous diront que « ce bouffon ne représente que lui-même « .  Le bouffon   en a rejoint d’autres , désormais installés aux commandes aux quatre coins du monde , et que faute de mieux, on les regroupe dans la grande famille des « populistes « .

Ils sont désormais incontournables dans la plupart des pays de l’Union européenne , aussi différents soient-ils , ces mouvements populistes ont vu leurs scores progresser ces dernières années menant même une partie   d’entre eux à gouverner , comme en Italie, en Pologne, en Grèce , en Autriche, et en Hongrie .

En effet, la montée en puissance de ces mouvements ces dix dernières années (2008-2018), en l’espace de deux ou trois scrutins nationaux qui ont pu se tenir sur cette période dans chaque Etat membre de l’Union . Cette trajectoire ascendante et   particulièrement évidente en Italie, mais aussi en Allemagne ,  en Espagne,  en  Suède et en   France,   de Madame Le Pen et son corolaire populiste de gauche, M. Mélenchon .

LES ORIGINES DE CE PHENOMENE

Certains analystes politiques attribuent ce phénomène     à   la crise économique de 2008,  suite   à la faillite de la banque des traders « Lehmann Brother « . Mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt . Car derrière cette tendance très lourde se cachent bien sûr des exceptions , où l’affaiblissement , voire la disparition de mouvements populistes se traduisent par des reflux , comme au Royaume Uni avec l’Ukip . Ce bloc n’est de toute façon pas monolithique et   résulte d’une    pluralité de facteurs expliquent la dynamique des populistes en Europe .
Ces partis politiques peuvent être d’extrême droite , comme d’extrême gauche , ou parfois évoluent sous l’étiquette  « apolitique « . Tout a commencé en 2008,mau moment de la crise économique , qui a pu ébranler de nombreux gouvernements en place,  Mais  pour le chercheur spécialiste des radicalités , Stéphane, François, « la montée des populismes ne date pas de cette période « . Il s’agit plutôt d’une maturation qui arrivait à son terme .  « Les différents partis populistes apparaissent et se développent à partir du milieu des années 1980, suite à la stagnation économique née des chocs pétroliers au début des années 1970 « . Ils deviennent   des   partis de premier plan, à compter du début des années 2000, indique cet historien de l’Université de Valenciennes .

 En voici une liste non-exhaustive des principaux mouvements populistes : Le Rassemblement national et France insoumise, en France ; La Ligue, Mouvement 5 étoiles ;en Italie ; IKIP, au Royaume Uni ; Le PE démos, en Espagne ; Le PIS en Pologne ; Le FPÖ en Autriche ; LE PVV , aux Pays-Bas , Le NVA ou W. B en Belgique …



En effet, si ce contexte     de crise avait agi comme terreau dans cette progression des populistes , il est porté par de raisons multiples souvent cumulables . Car l’économie n’explique pas tout, en témoignent certains pays prospères et pas   aussi gagnés    par la vague populiste . «  il y a énumère Stéphane François , « La montée de    l'euro-septicité   et la question de souverainisme , le poids de la mondialisation , la volonté de protectionnisme économique , le rejet des élites et surtout des partis politiques et évidemment le rejet de l’immigration , en particulier en provenance des pays arabo-musulmans « .


LE GRAND MALAISE DEMOCRATIQUE


Ce discours populiste consiste donc à vouloir défendre « le peuple « contre tout ce qui serait mauvais pour lui . Libre à chaque mouvement de placer plus au moins haut le curseur de ces mots désignés :les gouvernements nationaux et les partis .

L’Union européenne , sa monnaie, les grands   patrons , migrants, islam etc. Cette rhétorique dépasse la seule dimension contestataire . De nombreux mouvements affichent aujourd’hui pour ambition d’accéder aux responsabilités , ce qui se passe par le développement d’un projet politique , orienté principalement sur la défense des frontières et les mesures protectionnistes qui vont avec .Il  faut ajouter à tout cela le charisme des différents leaders , qui fait aussi leur succès dans les urnes .

Au-delà de la portée de ces discours, témoigne de la santé démocratique de nombreux Êtas ,  avait formulé l’historien Stéphane François . « Le rapport aux élections de ces formation symptomatiques :  les populistes rejettent le système représentatif au profit du référendum et préfèrent s’adresser directement au peuple « . En ce sens , il s’agit s’un symptôme , d’un malaise dans un système représentatif , décrypte le chercheur . Même si « In fine « , lorsque les populistes arrivent au pouvoir , rien ne les empêche de s’intégrer eux-mêmes dans ce système sans passer par le vote référendaire à tout va …  Selon une étude conduite dans huit pays européens , le clivage gauche-droite persiste au sein des populations , mais la vague populiste touche l’ensemble du spectre politique notamment basé sur « le rejet des élites » .

Une étude sur le populisme en Europe qui montre à quel point, Emmanuel Macron est aussi le produit de cette déferlante vague populiste qui secoue l’Europe et le reste du monde .

Par ailleurs, si Bolsaro , à ce jour, dernier arrivé au club, il n’est pas le moins préoccupant . A l’inverse de Donald Trump, il prône la violence , les meurtres « nettoyage social « comme des remèdes parfaitement légitimes . Contrairement à un Matteo Salvini , n’a   rien   d’enjôleur ou d’un turbin , et n’a jamais dévié de son discours rageur , défendant l’épuration politique ou raciale . Sur le plan international, seule la comparaison avec Rodrigo Durette , semble convenir. Or aux Philippines, un peu plus de deux ans, de croisade   similaire contre le   crime ont déjà coûté la vie à 12000 personnes .

Alors, pourquoi en serait-il autrement dans un Brésil chauffé à blanc par cette campagne électorale outrancière , où l’opposition est en miettes et où tous les contre-pouvoirs semblent destinés à céder les uns après les autres ?  Ici,   le cocktail est désormais classique d’une classe pauvre tentée par le dédain sous forme de « dégagisme « et le mépris des élites, qui s’ajoute à une classe moyenne bousculée par les crises et surtout le sentiment d’insécurité . Ces incertitudes associées à la séduction opérée par Jaïr Bolosnaro sur les secteurs les plus instruits et les plus riches de la société brésilienne . Exit le Parti des Travailleurs (PT) : de Lula et consorts , rejetés dans le camp du mal absolu . Retour à leur place , aux valeurs d’une dictature fantasmée que la moitié du pays, trop jeune , n’a pas vécue , donc, il a été facile, pour l’autre moitié , d’adoucir les contours , tant ce pays, n’a jamais entrepris de réel travail de   mémoire et de réparation liée à cette période . Quant à Donald Trump, a été, dit-on , le premier dirigeant étranger à souhaiter la bienvenue à la nouvelle arrivée .A partir du 1er janvier 2019, c’est sûr, il y aura des affaires à faire au Brésil  « stable et discipliné « .   

LE PRESIDENT FRAICHEMENT ELU ; CONVERTI AU NEO-LIBERALISME


Après avoir défendu, sans grande conviction les intérêts des militaires, et le protectionnisme à outrance, Jaïr Bolsnaro, s’est fait chantre du « laisser -faire « . Il aura du mal à faire passer ses réformes devant un parlement fragmenté .

En effet, , on l’avait affabulé du sobriquet  «  Trump des Tropiques «,  de « chantre de l’extrême droite « ou de « l’antisystème « . Bref, un populiste à ajouter au compteur … Les prises de positions homophobes ou racistes du candidat Jaïr Blosnaro, ancien capitaine parachutiste ont défrayé la chronique politique comme ses promesses politiques à l’emporte-pièce .  Comme combattre la violence par la violence. Thème   qui a séduit les électeurs brésiliens. Quant au programme économique, il reste aux abonnés absents ! « On ne le connaît pas « déplore Stéphanie de Turquet, macro-stratégique chez Lombard & Odier. D’ordinaire, au Brésil, tout se passe entre les deux tours de l’élection présidentielle. Les Brésiliens veulent tourner la page d’une décennie de Lula et Dilma Roussef.

Le nouveau président brésilien est l’homme à tout faire des marchés. Sa victoire avait été accueilli avec enthousiasme et saluée par les bourses occidentales et certaines bourses asiatiques. La devise brésilienne s’est appréciée de 11 % face au dollar et l’indice de référence Ibovespa avait gagné 8 %, durant le seul mois d’octobre. Le leader du parti social – libéral qu’il a opportunément rejoint en janvier, ayant permis d’en finir avec le modèle « Social-démocrate « et de faire tomber les barrières à l’importation dans une économie réputée hostile aux investissements étrangers.

En effet, avant de se placer sous la houlette de Paulo Guèdes, économiste formé à l’École de Chicago, Jaïr Bolsnaro, avait passé l’essentiel de ses 27 ans passés au Congrès à défendre des intérêts corporatistes des militaires.  Son probable ministre de l’économie, des finances et du Commerce, s’est déjà exprimé en faveur de l’accélération du rythme des privatisations. En ligne de mire : les activités de la Compagnie pétrolière d’Etat « Pétro bras «, connue du grand public pour avoir été impliquée dans une affaire de corruption et de blanchiment d’argent à grande échelle.

Mais pour S. De T., l’essentiel est ailleurs. Après s’être contractée de 3,5% par an entre 2015 et 2016, l’économie a retrouvé des valeurs positives. Du point de vue des investisseurs, la seule chose réellement importante, reste la réforme des systèmes de retraite, estime la spécialiste des marchés émergeants.

Avec une population vieillissante, de 209 millions d’habitants, les pensions des fonctionnaires à la retraite représenteraient près d’un tiers des dépenses publiques. Insoutenable, alors que le déficit courant ayant atteint plus de 7% du PIB.

LE MUR DES RETRAITES

Une telle réforme s’est déjà heurtée, plusieurs fois, aux portes du parlement brésilien, qui compte une myriade de partis politiques. « Les marchés se sont surtout réjouis de la non élections du candidat de gauche, M. Fernando Haddad, «. Blosnaro aura du mal à construire des alliances parmi les 30 partis du Congrès.

Par ailleurs, l’enthousiasme des marchés risque d’être de très courte durée. Pour profiter des actifs brésiliens, il fallait acheter du real, mi-septembre, sur les six prochains mois, le potentiel des mauvaises nouvelles sera plus important.

En effet, après avoir basé toute sa campagne sur la lutte contre la criminalité et la corruption. Le président brésilien devra adopter un tout autre discours pour convaincre les Brésiliens. Il a en revanche, largement évité de parler de la tonalité de son programme économique. Alexandre Schatzman, ancien directeur de la banque centrale, prévient : « Il n’a pas mandat pour une révolution néo-libérale «. L’avenir nous dira …

LA MAUVAISE NOUVELLE POUR LA FORÊT AMAZONIENNE

Le président élu veut mener une politique favorable à l’agro-industrie au détriment de la forêt amazonienne. Les peuples autochtones et le climat mondial risquent d’en faire les frais. En effet, la protection de l’environnement fait partie des grandes perdantes de l’élection présidentielle brésilienne qui a porté au pouvoir Jaïr Blosonaro, qui projette de favoriser le développement de l’élevage et de l’agro-industrie en Amazonie.  Il   s’agit   d’une mauvaise nouvelle pour les populations autochtones, mais aussi pour l’ensemble de la planète. Car la forêt amazonienne reste un formidable poumon vert de 5,5 millions de kilomètres carrés. Cette forêt abrite la plus grande biodiversité du monde, concentre 15% d’eau douce, contribue à produire 20% d’oxygène de l’air que nous respirons et constitue un régulateur naturel du réchauffement climatique, détaillé par.  F. Prévôt de   la Kedge Business School, dans un article publié sur le site The Conversation.

La déforestation massive qui sévit en particulier en Asie et au Brésil à cause de l’exploitation des palmiers d’huile de palme en Indonésie et les pâturages au Brésil et la malveillante culture de soja et la canne à sucre. Qui s’ajoutent l’exploitation minière à outrance et la construction des barrages hydrauliques qui aggravent encore une situation fragile.




REPRISE DE LA DEFORESTATION

Durant la présidence de Lula, des efforts avaient permis de réduire nettement la déforestation. Mais avec l’entrée en vigueur d’un nouveau code forestier en 2012, puis l’arrivée au pouvoir des conservateurs, les coupes semblent avoir repris de plus belle. Par ailleurs, la déforestation de l’Amazonie brésilienne aurait ainsi progressé de 30%, entre 2015 et 2016, d’après l’Institut national sur la recherche spatiale.  D’autres sources estiment cependant qu’elle est restée stationnaire au cours de cette période.

Durant sa campagne   électorale, le président brésilien suggérait de confier les dossiers du ministère de l’environnement à celui de l’agriculture. De qui faire frémir l’actuel   ministre de l’environnement, Edson Duarte qui avait déclaré au quotidien O Estado de S. Paulo « « au lieu de répandre de message qui va combattre la déforestation et le crime organisé, il dit va attaquer le ministère de l’environnement l’Ibama et l’IC Bio) les agences brésiliennes de régulation de l’environnement. C’est la même chose que dire qu’il va retirer la police des jeux.

Par ailleurs, la politique prônée par le nouveau président doit servir les intérêts des grands   propriétaires terriens représentés au sein du parlement brésilien par un puissant lobby. Elle risque d’être menée aux dépens des indiens d’Amazonie. Ces derniers, bénéficient actuellement de droits sur 13% su territoire brésilien, considérés comme terres indigènes. Un statut perçu par les industriels comme un obstacle aux activités économiques.

En effet, les peuples autochtones sont déjà la cible de nombreuses violences au Brésil, pays le plus dangereux au monde pour les militants de la protection environnementale, d’après l’ONG Global Wit Ness.

L’élection du candidat de l’extrême droite Blosonaro   aux plus hautes fonctions au Brésil, représente une menace réelle pour les droits humains dans le pays et un risque réel pour l’élan en faveur de l’action climatique étranger. Par ailleurs, l’engagement du Brésil dans l’accord de Paris a une signification particulière.  Un éventuel retrait serait un pas de plus vers un déséquilibre signifiant des rapports de forces. En effet dans le cadre de l’accord de Paris, le Brésil s’engage à réduire ses émissions de CO2 de 37% d’ici 2025, par rapport à 2005, et stopper la déforestation légale en 2030.

Au mois d’août Blosnaro avait suggéré suivre l’exemple des Etats-Unis en faisont sortir le Brésil de cet accord, avant de revenir sur cette idée. Dans son dernier rapport, publié, début octobre, le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, rappelle qu’il sera extrêmement difficile de maintenir le réchauffement global de la planète sous la barre de 5 o Celsius, comme les États s’y sont engagés.  Pour y parvenir, il sera nécessaire non seulement de réduire drastiquement les émissions de CO2 mondiales, mais aussi d’accroître la surface terrestre occupée par les forêts.

LE BRESIL RENOUE AVEC SES REFLEXES AUTORITAIRES

Pour le professeur Sergio Pinhero, président à Genève de la Commission d’enquête de l’l’ONU sur la Syrie, l’élection de Jaïr Blosnaro s’inscrit dans les comptes mal soldés de la dictature brésilienne. 

En effet, le Brésilien Paulo Sergio Pinheiro est bien connu à Genève où il dirige la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie. Ancien ministre du Président Fernando Henrique Cardoso, professeur à l’Université de São Paulo, il s’alarme de l’élection de Jaïr Blosnaro.

Pour l’éminent professeur, cette élection est un tremblement de terre :il est évident que Jaïr Blosnaro a été élu de manière parfaitement légitime, et il n’y a aucune contestation à faire à son élection. Cependant, néanmoins s’étonner, tout aussi légitimement du résultat de cette élection.  Tout d’abord ce premier élément : Blosnaro représente en effet un courant bien particulier de l’armée. C’est celui qui a souffert de la défaite du régime militaire, durant les années quatre-vingt. Il incarnait la ligne dure    qui     avait vraiment trempé dans les meurtres et la torture. 

Blosnaro l’a répété pendant un quart de siècle : il n’a rien à voir avec les généraux qui ont conduit le pays à amorcer sa transition démocratique.  Cependant, la question se pose comment cet homme, ancien officier subalterne, avait-il pu   séduire le Brésil aujourd’hui ?

La constitution adoptée en 1988 a laissé une grande quantité de problèmes ouverts dont quatre principaux. D’abord, le poids des services de sécurité, 300 000 membres des forces armées, auquel, il faut ajouter autant de membre de la police militaire.  Cet ensemble a été maintenu. Il représente un poids considérable que personne n’ose toucher.
Ensuite, malgré quelques progrès accomplis par Fernando Henrique Cardoso, puis Lula et Dilma Rousseff, les inégalités restent criantes dans le pays. A cela s’ajoute le fait – c’est le troisième élément – que la majorité des brésiliens sont Noirs d’origine africaine, qui n’ont jamais été réellement intégrés.  Le pays fait face à de profondes inégalités, aussi bien économiques que sociales. Ajoutez à cela, enfin, le fait que les crimes de la dictature n’ont jamais été punis, et vous obtenez le cocktail qui a conduit à ce résultat.

Par ailleurs, les analystes mettent en avant le fait que ce vote est surtout le rejet de l’ère du Parti des Travailleurs (PT). En fin de course, ce parti a accumulé les inconvénients d’un parti distributeur de manne. Mal mené de partout les frondes contre ce parti se sont multipliées, y compris par une partie du pouvoir judiciaire, ce qui dit long sur l’indépendance de la justice dans ce pays.

En effet, s’il avait pu se représenter (, Lula, qui est actuellement en prison), l’aurait sans doute emporté au premier tour. Mais sa candidature a été refusée par le tribunal suprême. Le secteur judiciaire a activement participé au « nettoyage « qui a conduit des responsables en prison et dont s’est réclamé par la suite le candidat de l’extrême droite Jaïr Blosnaro.

Cependant, cela n’enlève rien du fait d’une vaste majorité d’électeurs ayant voté en faveur de ce dernier ? Il faut considérer les traces laissées par deux décennies de dictature militaire.  En effet, il y a encore, au Brésil, une très grande tolérance par rapport au type de discours exprimé par Blosnaro. Quelle mouche l’a-i-il piquée en décrivant comme « âge d’or « pendant lequel régnait la prospérité et la sécurité et où s’exerçait une « main forte « contre le crime (…)   Il vous faut   vous rendre compte   que le Brésil, reste aujourd’hui le champion des exécutions extra-judiciaires sommaires, principalement, contre les Noirs habitants les favélas.

Déjà, les hommes politiques comme Fernando Enrique Cardoso qui visait promouvoir les droits de la population noire, avait été perçues comme de forts rejets. Aujourd’hui, nous retrouvons ce contact étroit avec les réflexes autoritaires dans le discours qui diabolise le PT.  Ce parti a été décrit comme un nid dangereux de communistes, alors que franchement, le PT est plutôt à droite des travailliste britanniques de M. Jérémy Corbyn, ou du SPD Allemand.

La question qui revient à toutes les lèvres reste – est-ce que Blosnaro constitue un vrai danger pour la démocratie ? Il parle des Noirs, mais aussi de ses adversaires politiques ainsi que les minorités LGBT comme des ennemis qui doivent être détruits.  A cela s’ajoute un discours misogyne que même les régimes fascistes n’utilisaient plus. Il reprend en réalité les thèses qui sont soutenues par certains généraux à la retraite qui, évoquent la séparation dans les écoles des élèves noirs des élèves blancs. Ces mêmes généraux veulent expurger les livres d’histoire, des chapitres qui donnent, selon eux, une mauvaise image des militaires (…) Il s’agit d’un courant qui n’est soudainement apparu en surface mais qui a résisté, durant ces décennies, de démocratie. Dans les années 80, le monde était porté par une vague vertueuse. Aujourd’hui, le voilà submergé par une vague fasciste et d’autoritarisme éhonté.


TOUR DU MONDE   DES    PAYS TOUCHÈS PAR    LE POPULISME

Des Philippines aux Etats-Unis, en passant par le Brésil, où Jaïr Blosnaro a été élu, dimanche dernier, des dirigeants aux manières controversées promettent   de renverser le système, bousculent la vie politique de leur pays.

A propos du président philippin Rodrigo Duarte, élu en 2016, quelques mois avant le président américain. Ces dernières années, d’autres élus ont été qualifiés de populistes, en Inde, au Mexique, au Pakistan, ou plus récemment au Québec. Jouant largement sur les controverses qu’ils suscitent, ces dirigeants partagent en commun le souhait de « renverser le système «.  Quant au mot populiste, il fait débat parmi les politologues. Certains le trouvent trop flou, d’autres bêtement dépréciatifs. Des concepts pouvant en partie recouvrir le même phénomène font florès comme la « démocratie libérale «.  Voire « démocrate «.

En effet, au -delà du vocable et malgré les évidentes différences culturelles selon le pays, des problématiques communes émergent en matière de sécurité, d’immigration, de paupérisation des classes moyenne, de peur de léa mondialisation et le déracinement. A certains égards, on peut parler d’une vague national-populiste planétaire. Déclarait récemment le politologue Jacques Rupnik, au centre de recherches internationales) CERI) de Sciences Po. À l’occasion des élections au Brésil, vous proposons un tour de monde des pays que l’on peut qualifier. De populistes, avec plus au moins de nuances.

Donald Trump n’incarne plus qu’aucun autre cette vague contestataire. Élu en novembre 2016, le 45ème président des Etats-Unis, il s’est érigé en héraut des classes moyenne blanches, délaissées par Washington. Dénonçant les délocalisations et s’en prenant à la Chine. Le milliardaire républicain l’a ainsi remporté dans les États ouvriers de la Rust Blet (région industrielle du nord -est des Etats-Unis.

Le succès des populistes s’explique explique-t-il par leur capacité de porter les passions populaires ? Non répond Dominique Renié, professeur Sciences Po et directeur général de la Fonda Pol. Ils sont plutôt des entrepreneurs politiques qui parviennent à tirer les bénéfices de l’ouverture des marchés comme la colère la frustration et le ressentiment.

L’économiste, souverainiste Jacques Sapir, directeur de l’EHESS, est moins catégorique. « Il y a certes une récupération politique de cette désarroi populaire, mais pas seulement.  Les populistes parviennent à capter une aspiration profonde, celle de rapports politiques dépassant la logique technicienne individualiste du néo-libéralisme. C’est cette combinaison qui donne sa force à ce qu’en appelle le populisme.

Au Brésil, depuis 1991, Jaïr Blosnaro ayant connu une longue carrière politique sans éclat, que de régulières polémiques. Une absence de responsabilités qui l’a avantagé dans la course présidentielle. S’érigeant champion de la lutte contre la corruption, il peut pointer les échecs de la classe politique, tout en affichant des mains blanches. « Le populisme est toujours un mouvement initié par des élites qui sont à la marge du système qui essayent d’en occuper le centre «, confirme Dominique Reynié.

L’Europe est aussi le laboratoire de plusieurs gouvernements « Antisystème «.. Avant Trump, en juin 2016 le Royaume-Uni avait voté le Brexit , sur un fond de préoccupations assez similaires portées notamment par le parti UKIP.  À l’intérieur de l’Union européenne les gouvernements qualifiés de populistes sont légions , notamment en Europe centrale et orientale . Viktor Obran en Hongrie, Andrzej Dunda, en Pologne, Milos Zeman, en République tchèque. Plus à l’ouest, l’Italie (membre fondateur de   l’Europe des six), est l’exemple type, avec l’alliance contre nature en mai 2018 entre deux mouvements antisystèmes, l’un à l’extrême droite l’ex-Ligue du Nord et une à gauche, le mouvement 5 étoiles (…)  Dans tous ces pays il y a quelque chose de fondamentalement commun. Ils illustrent le repli sur soi, à l’image de forteresses assiégées. C’est la grande différence avec les fascismes des années 1930, foncièrement expansionnistes, explique au « Figaro », l’ancien diplomate et chercheur à l’IFRI, Philippe Moreau Desargues, auteur de la « Tentation du repli «, une tentation que les populistes eux-mêmes définissent davantage comme une protection face aux effets néfastes de la mondialisation.  « AMERICA FIRST », avait ainsi lancé Donald Trump, comme slogan de sa campagne électorale, en 2016. « Il y a une aspiration à la souveraineté. Les peuples ont besoin d’une bonne distance envers le monde globalisé «, résume Jacques Sapir.

 LA DEFELANTE POPULISTE EN ASIE :   INDE, PHILIPPINE, PAKISTAN & CONSORTS

L’inde surnommé « La plus grande démocratie du monde « et quelques 700 millions de votants, est cité comme un modèle démocratique. Nous parlons de l’Inde   du   Mahatma Ghandi, de Nehru, de la dynastie Indira Gandhi qui a tenu l’Inde pendant 50 ans.

Depuis les temps ont changé, une déferlante populiste s’est installée ces dernières années. L’Inde de Narendra Modi, premier ministre depuis 2014 :  qualifié de populiste par plusieurs chercheurs.  Il incarne particulièrement cet attrait pour l’indépendance nationale, par le biais du « Made In Indira «. Dans les pays émergeants les classes moyennes font face à la frustration, considère Philippe Moreau défargues. Face à la formidable accélération de l’histoire, elles sont nourries d’ambitions, mais trouvent que ça ne va pas assez vite. Ces pays sont encore émergents, mais font déjà face à des problèmes de vieux pays. Deux forces convergent :au sud, celle des ambitions déçues, au nord celle de la peur du déplacement.

Aux Philippines, avec Rodrigo Duarte, la démocratie est récente et par conséquent fragile. » Le populisme est appel du peuple. Mais la démocratie l’est aussi. Il y a une fausse gémellité entre les deux «, analyse Dominique Reynié.  Le populisme remet en cause une centaine définition de la démocratie et défend une autre.  Pour les populistes la démocratie consiste à établir une fusion entre le peuple et l’individu., abonde Philippe Moreau Desargues qui défend une « Démocratie libérale « dans laquelle « Le peuple exerce le pouvoir «, encadré par des institutions devant de « garde-fou «.

Entre ces pays, les « déterminants communs ne signifie pas qu’il existe un peuple transversal qui ressentirait la même chose partout dans la planète «, tempère Dominique Reynié. Les dirigeant populistes exaltent au contraire les différences nationales.  Au Pakistan, c’est un ancien   joueur   international de cricket, formé à Oxford, Imran Khan, qui est élu à la tête du pays, en 2018, dénonçant encore la corruption. Mais régulièrement qualifié de populiste. Le nouveau premier ministre qui passait, il y a quelques mois encore pour un libéral, dans un pays particulièrement religieux, a pris un tournant conservateur en se rapprochant des obscurantistes islamiques.  Il défend ainsi la loi sur le blasphème, qui vise particulièrement les minorités chrétiennes et les quelques laïcs qui vivent dans la clandestinité, de peur d’être lynchés par la populace.
François LEGAULT AU QUÈBEC

Néolibéral qui nie le besoin de politique exprimé par le plus grand nombre . L’identité n’est pas un gros mot . Au contraire, le besoin d’affirmer une cultive nationale va de pair avec l’affirmation de la souveraineté.

Une problématique qui est apparue dans les dernières élections au Québec, la « Belle Province » qui a dit « NON « à DE GAULE « cède aujourd’hui à l’appel des sirènes populistes. Quelle misère de voir s’écrouler un pan entier de l’histoire du pays.  Le dégagisme fait ses ravages au Québec aussi.  Un petit bémol, ce comptable de profession, peut coutumier des effets de manche, ne partage pas grand-chose avec le style et la radicalité des populistes (…) 
Un dernier exemple est la Turquie de Recep Erdogan, au pouvoir depuis 2003, comme premier ministre, puis président, d’abord favorable à une adhésion à l’Union européenne, celui qui se rêve désormais en « SULTAN », a transformé la république parlementaire turque en régime présidentiel autoritaire, particulièrement depuis le coup d’Etat manqué, en 2016. Se détournant ainsi des Occidentaux, il s’est rapproché de la   Russie de MR Poutine. Qui remet à jour les vestiges de l’ex-Union soviétique et le sultan   Erdogan   qui   ravive le passé Ottoman de la Turquie, dont il souhaite voir l’influence s’étendre au Moyen-Orient où règnent en maîtres absolus les six bédoucraties du Golfe (CCG + le Qatar), un des principaux bailleurs de fonds du Sultan.

Quant au reste du monde arabe, lise ramasse à la cuillère : Tunisie, une démocratie en sursis, l’Algérie attend sa délivrance, le Maroc veut faire monter   sur le trône le Prince héritier, âgé de 16 ans et enfin la Libye, en décomposition avancée.   














REFERENCES

Journal « LE TEMPS « du 30 octobre 2018

 LE FIGARO -site Internet -28/10/2018
« ESSOR DU BRESIL MODERNE «   Voire notre éditorial du mois de Mai 2015 sur notre site www.dr-ben-abdallah.ch
LE MONDE DIPOMATIQUE – Novembre 2018 ;
 LE Monde on line du mois d’octobre 2018 ;









DR BEN ABDALLAH MOHAMED;
DR OF BUSINESS ADMINISTRATION;
SPECIALISTE EN MACRO-ECONOMIE SU MAGHREB ;
AUTEUR DE « L’INTEGRATION ECONOMIQUE DU MAGHREB
ENTRE LE POSSIBE & LE REALISABLE » ;
&

EDITORIALISTE-REDACTEUR EN CHEF ;
DEPUIS le 1er Mars 2009 :

RESIDENT SIS  1202 GENEVE – CH


06/12/2018